"Lacher prise"
Ce n'est pas lâcher le tenu
Mais s'absenter en tant que tenant
Daniel Morin
à propos de non-dualité....
Questions Réponses
Qu'est-ce que l’Éternité ? ... - L'Éternité est instant permanent et unique où tout Est là, évidence Ultime en l'absence moi-je. Plus de conflits, de conditionnements dans le temps et l'espace. L'intégration de l'Être en son Principe est intensité absolue de Vie.
Qu'entend-on par grâce, états de grâce, la grâce du gourou ?… - Percevez les projections mentales qui se forment et transforment le mot en concept matérialisé. Les grâces dont vous parlez ne sont pas des états, simplement des fragmentations, qui jaillissent, émergeant de la Grâce. La Grâce est Grâce sans attribution. Ce que vous appelez la Grâce du gourou n'est autre que ce que vous Etes. Elle se dévoile en harmonie dans et avec Tout ce qui est, y compris le gourou, qui n'est que l'aide pour dévoiler les conditionnements. En fait, ce qui arrive, arrive.
Mais enfin, qu'est-ce que vivre ? … - A force de vouloir vivre, vous tuez la vie, là est votre drame, quelque soit ce que vous dites être votre vie à vivre. Elle ne se vit pas. Par la peur, le manque, vous êtes sans cesse dans l'intervention et l'attribution. Cherchez d'où vient ce sentiment de vie et vous trouverez la Vie. Elle est là, se laisse chercher. Permettez, acceptez que ce soit.
D'où me vient ce sentiment angoissant d'abandon ? … - L'Absolu vous appelle. C'est l'accomplissement final en la Totalité, l'ineffable conceptualisé en Mère Divine. Simplement des facteurs constitutionnels, révélés et alimentés par le vécu du courant de la vie, sont les barreaux, qui vous enserrent. Acceptation - Abandon sont délivrance.
Qu'est-ce qu'évoque le néant par rapport à la manifestation ? … - Il n'y a aucun rapport. Tout ce qui jaillit du Néant, Rien-Tout, est illusion de l'illusion. Parler du Néant, le nommer, est la Suprême Illusion. Si l'Appel, cet ultime désir, se vit, laissez s'installer ce point de repos à la lisière du passé et du futur, comme l'aube au jour et le jour au crépuscule. Ce repos sans mouvement est le mouvement de Vie immuable, en l'Ouverture, du changement. Laissez le Cœur vivre la Totalité, Instant Présent.
Qu'entendez-vous par laissez être, laissez faire ? ... Le moi-je se suicide constamment, entre autre par le refus. Laissez être, laissez faire n'est pas un laisser aller, un pis aller, simplement participation à la vie sans personne qui participe. L'action est fluide, nette, sans auteur ni acteur. Là est la transparence de la pesanteur. Laissez l'Oeuvre œuvrer. L'absence révèle la Présence - Liberté - Amour.Qui est cherché ? ... - Personne n'est cherché, c'est une illusion. L'ego, en son besoin d'exister, vit, grâce à la peur et ses désirs qui l'attachent, renforçant le carcan du prisonnier en sa prison. Il se croit cherché et chercheur. La peur et les plaisirs dissous, l'esclavage du personnel cesse, sans vivre l'impersonnel qui n'existe que par son contraire. Oubliez tout cela. C'est du vent, illusion. Rien Tout sans connaissance, sans savoir, laisse apparaître les phénomènes, illusion de l'Illusion.
Qu'est-ce qui me fait reconnaître un sage ? ... Le sage n'est qu'un «inaperçu ». Seule votre projection et identification lui donne encore un perçu, une réalité. 11 Est ce que vous Êtes. Seul ce que vous croyez être cherche à reconnaître un sage. Restez en vous, posez la question: qui se préoccupe, donc s'évade, s'oublie encore...(silence). Vous êtes ce Rien Tout. Éliminez tout ce qui obstrue son jaillissement.
Retour à la réalité Il n’y a pas de fin. Il n’y a pas d’accomplissement. Les états se succèdent dans ma présence. Aussi, aucun état ni aucune pensée ne peut prouver ou réfuter ma présence. L’illumination ne peut pas être trouvée. La réalité telle qu’elle est, est déjà totalement réalisée. Nous sommes comme nous sommes, déjà totalement réalisés. Dans la réalité, les choses sont comme elles sont, et n’ont aucune relation avec des concepts tels que réalisation, accomplissement, perfection, bien, mal… Je suis libre d’avoir ou de ne pas avoir de pensées, d’émotions ou n’importe quelle sensation. Je ne me sens pas coupable d'avoir des humeurs ou d'échouer, et je ne me sens pas fier d’être en paix ou de réussir. Et si je me sens coupable ou fier cela ne signifie pas pour autant que quelque chose ne va pas. Les expériences vécues ne sont pas des preuves qui valident ou invalident ce que je suis. Beaucoup de choses plaisantes ou déplaisantes peuvent émerger dans mon expérience. Je peux les laisser me traverser. L’apparition et la disparition de ces choses ne témoignent aucunement de ma grandeur ou de ma petitesse. Etre fasciné ou non par ces phénomènes et ces énergies, ne prouve pas non plus l'excellence ou la médiocrité de ma condition. De nouveau, je ne peux pas trouver quelque chose comme la sagesse, la réalisation ou l’illumination. Je suis simplement libre ou pas libre d’être moi-même. Me permettre de ne pas être libre, me permettre d'être come je suis, c’est être libre. Cela me libère car je réalise que « de ne pas être libre » était une conclusion mentale, à propos de ce que je ressentais, de ce que j’expérimentais. Ma conclusion était fausse. En réalité, si je suis totalement honnête avec moi-même, je ne peux absolument pas conclure quoi que ce soit sur ce qui m'arrive. Ce que j’appelle « ne pas être libre » est juste une pensée dans mon esprit... Finalement, les notions d’être libre ou de ne pas être libre, n’ont aucun sens. Elle n’ont absolument rien avoir avec ce qui est maintenant. Si je ne crois pas mes pensées, si je ne fais pas de conclusion à propos de mon expérience, je suis libre maintenant, tel que je suis. |
Le maître dit : "Celui qui est aimé est beau, mais en revanche il n'est pas nécessaire que tout ce qui est beau soit aimé. La beauté fait partie de la capacité d'être aimé. Etre aimé est l'essentiel; quand une chose est aimée, certainement il y a de la beauté en elle. La partie n'est pas séparée de la totalité : elle lui est toujours conjointe. Au temps de Majnûn, il y avait des belles plus belles que Laylâ, mais elles n'étaient pas aimées de Majnûn. On disait à Majnûn : "Il y a des femmes plus belles que Laylâ. Nous te les amènerons." Il répondait : "En fait, je n'aime pas Laylâ à cause de sa beauté. Laylâ n'est pas pour moi une beauté charnelle, mais elle est comme une coupe. Dans cette coupe, je bois du vin; de ce vin, je suis amoureux. Vous fixez le regard sur la coupe, mais ne connaissez pas le vin. Si j'avais une coupe d'or incrustée de pierreries et remplie de vinaigre ou de quelque breuvage autre que le vin, à quoi cela me servirait-il ? Une calebasse usée et cassée dans laquelle il y a du vin vaut pour moi davantage qu'une coupe d'or et cent autres coupes pareilles.