lundi 26 octobre 2009

La liane des Dieux



Isabelle Clerc ne se contente pas de parcourir le monde à pied ou à cheval. Chez cette poétesse hors pair, le voyage géographique se double toujours d’un voyage spirituel. En 1998, elle publie un formidable ouvrage sur le yajé, La liane des Dieux, dans lequel elle relate avec beaucoup de poésie son initiation à la plante sacrée de l’Amazonie. Dans cet ouvrage savoureux, « la narratrice se jette, corps et âme, dans l’inconnu d’une aventure qui la traverse et la dépasse » écrit Michel Camus. Elle se rend en Colombie pour rejoindre son amie Béatrix, avec laquelle elle fréquenta l’université parisienne. Grâce à celle-ci, la narratrice rencontre Dionisio, « le passeur d’un monde à l’autre », puis le chaman Don Angel, qui lui offrira la chance salvatrice d’ingérer le breuvage sacré « ayahuasca », « la liane des morts ». Après Burroughs et Ginsberg, Isabelle Clerc réintroduit la plante sacrée des Incas dans la littérature, mais cette fois, pour la célébrer dans la Poésie et dans l’Amour. Son récit, qui témoigne d’une expérience fondamentale, est une merveilleuse invitation au voyage. « Dans la démesure de la forêt vierge amazonienne, écrit Camus, inviolable dans son essence, elle en oublie sa culture européenne, sa formation d’ethnologue et son métier de journaliste. Devenue transpersonnelle , elle est ailleurs, du côté de la vraie vie, du côté de l’infiniment Autre qu’elle découvre au fond sans fond de soi. » Isabelle Clerc ne perd jamais de vue cette « liane directrice » qui la relie au Divin et l’oriente vers la réalisation de soi. Elle sait trop bien maintenant que le yajé est « le cordon ombilical qui reconnecte le corps à l’univers ». Dans ce formidable ouvrage initiatique, la saveur des mots n’a d’égal que l’intensité de l’expérience : « J’ai écrit ce livre, dit-elle, pour remercier ce qui m’a été donné dans la forêt. » A l’instar du breuvage visionnaire, ce récit a le pouvoir de révéler l’esprit, d’épanouir l’âme, de transporter le lecteur sur une rive nouvelle dont peut-être, il ignorait même l’existence. Grâce à ce récit, le lecteur prend fermement conscience que le Bonheur, finalement, n’est pas qu’un mythe, mais une réalité qui nous tend la main.



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