mercredi 19 janvier 2011

Rûmi



Longtemps introuvable, Le livre du dedans, du grand poête soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî, fondateur de l'ordre des Derviches tourneurs, vient d'être de nouveau édité en poche dans la collection Babel des éditions Actes Sud. Un joyau.
Le maître dit : "Celui qui est aimé est beau, mais en revanche il n'est pas nécessaire que tout ce qui est beau soit aimé. La beauté fait partie de la capacité d'être aimé. Etre aimé est l'essentiel; quand une chose est aimée, certainement il y a de la beauté en elle. La partie n'est pas séparée de la totalité : elle lui est toujours conjointe. Au temps de Majnûn, il y avait des belles plus belles que Laylâ, mais elles n'étaient pas aimées de Majnûn. On disait à Majnûn : "Il y a des femmes plus belles que Laylâ. Nous te les amènerons." Il répondait : "En fait, je n'aime pas Laylâ à cause de sa beauté. Laylâ n'est pas pour moi une beauté charnelle, mais elle est comme une coupe. Dans cette coupe, je bois du vin; de ce vin, je suis amoureux. Vous fixez le regard sur la coupe, mais ne connaissez pas le vin. Si j'avais une coupe d'or incrustée de pierreries et remplie de vinaigre ou de quelque breuvage autre que le vin, à quoi cela me servirait-il ? Une calebasse usée et cassée dans laquelle il y a du vin vaut pour moi davantage qu'une coupe d'or et cent autres coupes pareilles.

2 commentaires:

yannick a dit…

Très beau texte.

sevim a dit…

Merci pour ce partage et surtout cette information. Je cours acheter le livre.Sylvie