dimanche 17 janvier 2010

Stephen Jourdain




Entretiens en plein air avec Stephen Jourdain et Gilles Farcet




PAR ROGER QUESNOY :
(Texte extrait de « Voyage au centre de soi » éditions Accarias, l’Originel)


Stephen Jourdain, qui nous accueille chaleureusement dans sa maison auvergnate, située immédiatement en contrebas du Puy de Dôme, au cœur des volcans, n’a rien d’un ésotériste fumeux (même s’il fume énormément en avalant force tasses de café). Cet ancien agent immobilier de Montparnasse essaie simplement de décrire au plus près ce qu’il vit intimement depuis plus de quarante ans, hors de toute influence religieuse ou philosophique.
Pour ce faire, il emploie un langage à la fois chrétien et païen qu’il incurve et infléchit selon son génie personnel. Ses paradoxes ne sont pas coquetteries d’auteur, ni ses obscurités vanité d’hermétiste.
A ses yeux, le sacré dans toute sa sublimité, se révèle plus « au ras des pâquerettes » que dans les édifices orgueilleux de la dévotion.
La « bonne nouvelle » qu’il délivre exige à la fois un regard d’enfant et une vigilance de tous les instants.
Il est impératif de « veiller », de laisser brûler le « je suis » fondamental sans l’abandonner jamais dans les cendres de ses attributs.
La poésie, nullement confinée dans un bel objet littéraire, sera ainsi vécue dans la rosée adamantine du premier jour de la création. Et des larmes de joie (Deus volens) ruisselleront sur vos joues.
« La poésie, affirme-t-il , est la matrice de la réalité et la réalité est la matrice de la poésie ».
Ajoutons que Stephen Jourdain n’a aucun respect pour les vérités dites « objectives » que l’on range comme des « faits » sur les étagères du savoir. A notre époque consensuelle, mercantile et technique, son cri est libérateur.

***

« Indiana Jones de la traque métaphysique », selon l’excellente expression de Raymond Oillet, Stephen Jourdain nous apprend à naître à nous-même, à ne jamais nous perdre dans un pseudo-réel illusoire ou fictif que nous prenons pour la réalité quotidienne. Il nous enseigne surtout la possibilité d’être inaltérablement en recul par rapport à notre identité, sans pour autant récuser les couleurs de la vie. C’est paradoxalement de cette distance à soi que jaillit la personne humaine dans sa plénitude suprême.

Roger Quesnoy

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