vendredi 15 janvier 2010

WEI WU WEI



« Les doigts pointés vers la lune » est une célèbre maxime du bouddhisme chinois. C’est aussi le fil d’Ariane que déroule dans cet ouvrage, paru à l’origine en anglais, Wei Wu Wei (pseudonyme de Terence Gray, 1895-1987), pour aider les pèlerins en route vers eux-mêmes à traverser le labyrinthe de la quête spirituelle et à ne pas prendre des
« chauves-souris pour des dragons ». Dans l’esprit des grands maîtres éveillés du passé, il renouvelle de façon percutante et profondément originale leur message à l’intention des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Toutes les questions centrales, le temps, l’espace, l’ego, la perception, la politique, le corps, le sexe, etc., sont scrutées et reconsidérées selon la perspective de l’Eveil, bouleversant les idées habituelles. Dans la seconde partie de l’ouvrage, vous trouverez des éléments biographiques sur ce personnage haut en couleur, ainsi que sur d’autres Eveillés ou chercheurs proches de lui. Enfin cinq « lettres ouvertes à un Non-Né », pleines de joyeuse insolence, confrontent l’enseignement de Wei Wu Wei avec ceux du chan et du taoïsme, rares courants traditionnels auxquels cet homme libre entre tous se soit référé.

Extraits

L’événement Satori (Eveil, Illumination, Réalisation…) étant la réalisation du fait qu’il n’y a pas de Je, il n’y a pas de Je pour réaliser l’événement Satori. Et puisqu’il n’y a jamais eu de Je, il peut ne jamais s’être produit non plus d’événement Satori pour l’annihiler, car aucun Satori n’a jamais existé dans la Réalité.

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Un concept est un arrêt du mouvement de la manifestation, c’est ipso facto une chose morte, sans réalité. Ainsi tous les concepts sont-ils morts et non réels. Pour être saisie, la Réalité doit être approchée avant la formation d’un concept et donc en mouvement.

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Pourquoi choisir ?
Pourquoi ne pas tout simplement faire ce que, de toute façon, vous avez à faire ?
Ne pas choisir, c’est « être présent dans le présent ». Notre vie entière, emprisonnés que nous sommes par l’illusion personnelle, est en fait une suite de choix. Du matin au soir, nous ne faisons rien d’autre que choisir. Si nous cessions de choisir et répondions juste aux circonstances, cela serait agir en accord avec « la nature réelle des choses ». C’est ce que l’intégré fait. Oui, nous choisissons du matin jusqu’au soir, bien qu’il n’y ait aucune chose telle qu’un choix.

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Il semble y avoir deux types de chercheurs : ceux qui visent à faire de leur ego quelque chose d’autre qu’il n’est, quelque chose de saint, de gai, de généreux (comme si l’on pouvait rendre « non chat » un chat) et, d’autre part, ceux qui comprennent que toutes les tentatives de ce genre sont seulement des gesticulations et de la pure comédie. Ces derniers réalisent aussi qu’il n’y a qu’une seule chose qui puisse être faite, elle consiste à se désidentifier de l’ego en prenant conscience de sa non réalité et en prenant conscience également de notre identité éternelle avec le pur Etre. Autrement dit, il s’agit juste de sortir du rêve éveillé comme nous sortons tous les matins du rêve endormi.


Wei Wu Wei :

D’origine irlandaise, Terence Gray, alias Wei Wu Wei, naît en 1895.
Dans les années 20, il s’intéresse essentiellement à l’Egyptologie et à l’art, et s’investit activement dans la vie culturelle anglaise : producteur de pièces de théâtre, dramaturge, théoricien, éditeur, il a influencé beaucoup d’artistes de l’époque, en particulier à Cambridge où il vit.
Puis il se tourne vers la philosophie et la métaphysique, et entame une série de voyage à travers l’Asie. Un bouleversement intérieur va alors l’amener à rencontrer de nombreux êtres remarquables du point de vue spirituel, tels que Douglas Harding, Robert Linssen, Hubert Benoit, le maître Chan Xu, Krishnamurti, Swami Siddheswarananda, Jean Klein…
Vers l’âge de 60 ans, il s’installe en France avec sa femme et s’occupe d’un vignoble. En 1958, il publie son premier titre sous le pseudonyme de Wei Wu Wei. Huit autres titres suivront, jusqu’en 1974, abordant le bouddhisme chan et le taoïsme dans un style très personnel qui donne une saveur unique à l’ensemble de son œuvre.
Il meurt à Monaco en 1986.




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