samedi 13 décembre 2008

LE BONHEUR selon AUBIN SAHALLOR...



Le BONHEUR....

C'est d'être à la bonne heure et non plus voir midi à quatorze heures....

Aubin Sahallor



lundi 8 décembre 2008

Jean Bouchart d'Orval



LE SECRET LE MIEUX GARDÉ
Reboiser l'âme

Notre civilisation crépusculaire s'exténue de plus en plus dans la poursuite de l'utile. Elle en meurt. Ce recueil de courts textes fait signe vers le petit détail que nous avons négligé : l'essentiel. L'essentiel devant lequel plus rien ne distingue l'utile de l'inutile. La réalité essentielle de nos vies, que l'auteur appelle la Lumière consciente, donne le ton d'entrée de jeu et déploie dès lors sa force de recueillement poétique à travers chaque texte. Elle revient en cadence et éclaire les aspects de la vie abordés par l'auteur. La parole ne vient pas encombrer davantage notre mémoire déjà saturée d'informations; elle est plutôt l'occasion d'ouvrir la fenêtre de nos vies sur ce qui est proprement inouï et que nous cherchons tous. À travers des thèmes comme l'amour, le sacré, la mort, l'ennui, la musique, l'abandon, la violence, la méditation et bien d'autres, ce livre surgit à point nommé comme un puissant rappel que toute insatisfaction est la conséquence directe de l'oubli de l'Inconcevable. Pourtant, il suffit d'un instant, comme le montre l'auteur, pour que tout bascule et que l'existence au complet s'illumine.

Les textes de ce livre ont été réécrits et refondus à partir de deux ouvrages diffusés uniquement au Québec dans les années quatre-vingt-dix : Le Secret le mieux gardé (Éditions Libre Expression, Montréal, 1993) et La Diligence divine (Éditions De Mortagne, Montréal, 1995)

Le Secret le mieux gardé, Éditions Almora, Paris, 2007.

mercredi 3 décembre 2008

Marc MARCISZEWER



" Des malentendus de la recherche "
revue, 3ème Millénaire, n° 72

- Peut-il y avoir une libre recherche ?

La question de la recherche est ambiguë : comment pourrait-il y avoir une recherche libre alors même qu’elle provient presque toujours d’un sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude ? Toute insatisfaction révèle une incapacité à prendre les choses telles qu’elles sont, et par conséquent oriente la recherche. L’orientation indique un choix, le choix une réaction, la réaction un conditionnement.

_D’autre part, si on porte un regard honnête sur soi-même, sur les circonstances et les conditions de sa propre existence quotidienne, comment peut-on prétendre être pour quoi que ce soit dans la moindre entreprise, dans la moindre perception ? Quoi qu’il se produise dans notre vie, qu’il s’agisse de notre univers psychique ou du monde extérieur, tout survient malgré nous, en dépit de nous, échappe à notre contrôle, à notre volonté. Nos émotions, nos sensations, nos pensées, nos désirs, nos choix, nos décisions importantes s’avèrent finalement ne pas être produites par un quelconque " soi-même ". Aucun d’entre nous ne peut prétendre être le créateur ou le maître de sa vie… Au contraire, l’évidence s’impose que je ne puis penser, ressentir, éprouver, agir autrement que comme je pense, ressens, éprouve, agis ; et ce qui me fait penser, ressentir, éprouver, agir ainsi ne m’appartient pas, n’est pas sous mon contrôle. Paradoxalement, cette évidence soulage du poids de celui qu’on se raconte être et de ses fantasmes de libération, d’éveil, de recherche spirituelle

Evidemment, cette vision donne une autre perspective aux allégations de libre arbitre et à ce qu’on peut dénommer la mégalomanie individuelle commune, qui consiste à se considérer indispensable, responsable. Ce qu’on est, ce qu’on pense, ce qu’on sent, ce qu’on fait, rien de cela ne provient de soi-même ! Aucune raison, donc, d’être fier ou honteux, aucune raison de se lamenter sur de prétendus échecs ou de se glorifier d’apparentes réussites. La vie agit à travers nous, se sert de nous ; le reconnaître libère de la formidable tension générée par la croyance en sa responsabilité individuelle. On ne se prend plus pour Dieu quand on voit que c’est la vie qui fait de nous ce que nous sommes, et que notre soi-disante autonomie est relative à la perspective depuis laquelle on regarde. (…)

- Déclarer qu’il n’y a pas de libre recherche ne signifie pas, comme certains instructeurs spirituels le prétendent, qu’on va alors mener sa vie ballotté comme une plume par le vent, suivant nécessairement la pente de ses plus vils instincts (vision par ailleurs très judéo-chrétienne). Tel que je le vois, on fait ce qu’on a à faire, ce qu’on sent ou croit devoir faire, mais on sait qu’en réalité il serait plus juste de dire que ça se fait plutôt qu’on le fait.
Dans les cas de figure que nous venons de survoler, il apparaît qu’aucune recherche ne peut se prétendre libre.

- Ce n’est pas mon langage habituel, mais je pourrais dire, comme certains, que seul Dieu est.


-" Un homme avait dit à un jeune garçon qu’il lui donnerait un dollar s’il lui disait où se trouvait Dieu. Le garçon répliqua qu’il lui en donnerait deux s’il lui disait où Dieu n’est pas. "

Rabbi David Hartman