samedi 28 avril 2012

Betty





« L’être ne s’éveille pas : il arrête de rêver qu’il existe en tant que pensée individuelle et se fond complètement dans le tout. »

À l'automne 2008, en me promenant seule un soir, je me suis arrêtée tout à coup et j’ai fait un foudroyan
t constat : au plus profond de moi, je voyais que j’étais incapable de trouver la paix, car je n’étais pas équipée pour cela.

Mon cheminement spirituel, mes efforts et ma recherche d’expériences ne m’avaient amenée nulle part. J’étais totalement dégoûtée. Je me suis dit : « Je laisse tout tomber, advienne que pourra, je me fiche de n'être rien et seule. »

Je constatais qu’après de grandes souffrances inutiles, je me retrouvais dans un état neutre, comme dans un désert. Je n'étais ni bien ni mal, je refusais de me laisser atteindre par les pensées, mais je n’avais aucune résistance, je n’essayais pas de les repousser : « Vous existez les pensées! Parfait, faites votre travail : moi, je ne me sens plus concernée. » Je ne croyais plus en moi, 
j'étais glacée, prête à mourir.

Est-ce que l'éveil survient quand il y a une insupportable urgence dans l'appel, quand il y a acharnement? Je ne sais pas. L'année qui a précédé ce séisme, j'avais pourtant un franc désir d'absolu, mais je constate maintenant qu'il y avait une peur qui m'habitait : 
la grande peur de ne pas exister.

L’amour que je pensais à la base de tout, cet amour que je définissais à l’opposé de la haine alimentait cette peur. Elle s’immisçait partout : dans mes relations amoureuses, dans le dialogue avec mes filles, dans ma vie professionnelle.

Je voyais l’absurdité de ces situations au gré de mes expériences : avoir peur de ces choses qui devaient m’apporter le bonheur n’avait pas de sens. J’avais une réelle motivation à me libérer de cette peur qui engendrait de la douleur et de la souffrance, mais je ne voulais pas abandonner qui j'étais, je voulais continuer d’exister en tant que « moi ».

Après cette soirée où j’ai honnêtement lâché prise, je ne marchandais plus, j'accueillais le moment pour ce qu'il était, le laissant glisser sur moi, quelquefois interprété comme douloureux, quelquefois interprété comme joyeux, mais toujours acceptable, car il existait dans ce monde que je projetais moi-même.
 J’en ai donc pris l’inévitable et entière responsabilité.

Ce faisant, il ne restait qu’une soif d’inconnu, non identifié, intouchable, inqualifiable, qui s'étendait et créait de l’espace.
 La vie a répondu.

Mon témoignage est simple, accessible et sans but.

Je me suis créé une invitation à abandonner le monde instable 
de la forme et j’y ai répondu.

Reconnaître que l'on Est l'essence même de la Vie, c’est vivre en permanence la Paix, comme les fleurs, sans rien attendre, 
sans rien demander.

La Conscience est intemporelle, non individuelle et ne subit pas de processus évolutif : elle EST! C’est ce que nous sommes tous!


« Dans un total abandon,

comme une fiancée promise

à un inconnu, j’ai accueilli

la non-connaissance!

Ne pas savoir intellectuellement,

ne pas comprendre le processus,



ne pas marchander le temps !

Plonger dans le vide.

La Vie a répondu :

la Paix est ma demeure! »



Betty

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mardi 17 avril 2012

Francis Lucille




Soyez présent sans intention

Pourquoi certaines expériences, telles les sensations corporelles, sont-elles conceptualisées en tant que « moi » et d’autres, telle la perception du monde, en tantque « non moi » ?
Simplement, parce que nous choisissons de nommer certaines expériences « moi » et d’autres « non moi ». Nous faisons une distinction artificielle, en raison d’une habitude apprise. Si nous étions né dans une civilisation dans laquelle on appelle le soleil levant « mon soleil », nous le considérerions comme « notre » soleil. Les deux perceptions, celle du soleil levant et celle que nous dénommons « mon corps », apparaissent au sein de nous-même. Aucune ne peut être considérée comme plus « nous » ou moins « nous » que l’autre.

[...] Faisons une comparaison avec notre voiture. Quand nous conduisons, nous percevons notre voiture de l’intérieur, alors que nous voyons tous les autres véhicules de l’extérieur. Bien qu’une relation spécifique semble nous relier avec celle-ci, cela

n’implique pas que nous sommes notre voiture. C’est la même chose avec notre corps.
Nous sommes la conscience dans laquelle notre propre corps-esprit et tous les autres corps-esprits apparaissent. .
La croyance selon laquelle nous sommes dans notre corps n’est qu’une interprétation de notre expérience véritable. C’est également une interprétation de penser que nous entretenons une relation plus intime avec certaines sensations qu’avec d’autres, ou de penser que certaines sensations se situent à l’intérieur et d’autres à l’extérieur. Il est simplement nécessaire que nous voyons cela pour ce que c’est : une interprétation.
Une telle interprétation peut s’avérer appropriée dans certaines situations. Si c’est le cas, nous l’adoptons. Cependant, soyons vigilant à ne pas nous attacher à cette interprétation, à ne pas nous laisser hypnotiser par elle au point de penser que c’est une représentation de la façon dont les choses se passent réellement.
Lorsque c’est nécessaire, j’utilise comme vous un système d’interprétation. Mais pourquoi ne pas utiliser également l’absence d’interprétation quand celles-ci ne sont pas exigées par les circonstances. Dans le doute, n’interprétez pas. Ce qu’une chose paraît être n’est pas nécessairement ce qu’elle est. Ce que nous dénommons « mon corps » est une interprétation. Quand nous nous identifions à cette interprétation, nous nous ressentons séparé. En l’absence de toute interprétation, nous découvrons que notre corps est conscience.
Notre corps réel contient l’esprit et l’univers entier. C’est le corps que nous avons toujours eu, et celui dans lequel tous les corps, grossiers et subtils, viennent à exister. Nous ne nous intéressons pas ici à la façon dont les choses semblent être, mais à ce qu’elles sont réellement. Il est important d’être attentif à distinguer les faits de leur interprétation. Ne confondez jamais une interprétation avec un fait.
Il est dangereux d’utiliser un système de pensée comme un outil pour appréhender un domaine dans lequel il n’est pas approprié. Par exemple, l’interprétation matérialiste de notre expérience s’avère indiquée dans notre relation au monde physique. Mais elle n’est pas efficace pour saisir notre relation à la joie, à l’amour ou à la beauté car elle n’est pas l’outil approprié 


Francis Lucille
 
 

Jean Bouchart d'Orval



À paraître en mai 2012
  ELLE EST BELLE
LA VIE


Dialogues avec Virgil, un homme simple et remarquable

Les dialogues avec Virgil sont uniques et tout à fait remarquables. Très peu ont eu la chance de côtoyer cet homme touché par une grâce inouïe en 1991. Il a dès lors parcouru un chemin de vie, de probité et de joie profonde. De tous les êtres humains que j'ai côtoyés dans ma vie, incluant tous les enseignants spirituels d'Orient et d'Occident, Virgil est le seul en qui je n'ai jamais décelé la moindre feinte : je ne l'ai jamais surpris à tricher ni avec lui-même ni avec les autres.
Pour Virgil, la vie spirituelle commence par l'honnêteté envers soi-même. S'il l'avait souhaité, il aurait pu devenir célèbre et riche, très riche et très célèbre, mais il affirmait qu'enseigner publiquement n'était pas son rôle. Il réprouvait avec énergie le cirque « spirituel » moderne, tant en Inde qu'en Occident, comme étant une disgrâce, une calamité, une exploitation de la misère humaine et de la recherche sincère.
Ses paroles sont bien peu de choses comparées à l'immense simplicité de sa présence physique, mais nous avons gardé leur parfum d'authenticité parfois cinglante. Ses propos sont percutants parce que chargés de la lucidité qui animait son quotidien. Virgil n'a jamais écrit un mot et n'a jamais enseigné. Il a partagé, simplement, gratuitement, dans la limpidité et la transparence.
Le soleil n'enseigne pas, le soleil brille!


 Elle est belle, la vie, Jean Bouchart d'Orval, Louise Courteau Éditrice,

mardi 10 avril 2012

La Présence en nous



La Présence en nous

Nous ne méditons pas sur une chose ou sur une autre, nous méditons sur la Présence en nous, qui est en fait l'attention elle-même, et, comme son nom l'indique, cette Présence demeure toujours présente, qu'il y ait "distraction" ou non. Sans cette Présence, nous ne saurions pas que quelque chose vient nous distraire ! La "distraction" n'est qu'une nouvelle forme assumée par la Présence. Quand nous faisons de la Présence la totalité de de la méditation, comment pouvons-nous être dérangés ?


Chez l'être éveillé, y a-t-il des niveaux ?



Il existe des niveaux dans l'ignorance, pas dans l'éveil. L'éveil signifie la fin des catégories, des mesures et des niveaux. Il n'y a qu'une Réalité.


Après avoir atteint l'éveil, y a-t-il d'autres niveaux supérieurs ?


Après l'Éveil, il y a l'Éveil et on ne pose plus de questions ; il ne reste plus rien à atteindre. Sinon, ce n'est pas l'Éveil. Il n'y a pas de niveaux dans l'Éveil. L'Éveil est l'extinction de la dualité et de la souffrance. Tout ce que nous pourrions dire d'autre sur l'Éveil le serait à partir de l'état de dualité.


Si tout le monde méditait, ce serait le paradis terrestre, parce que chacun se préocuperait de l'autre ?


Le Paradis, terrestre ou non, c'est quand il n'y a pas d' "autre". Pour l'être humain qui a réalisé sa nature véritable et qui ne l'oublie plus, il ne subsiste qu'une Réalité et cette Réalité va toujours prendre bien soin d'elle-même ; c'est cela la véritable compassion. Cette personne-là n'est plus touchée par l'illusion, par la souffrance. Il n'y a qu'une personne à transformer : vous-même. Les "autres", c'est une vue de l'esprit. Quand on s'est transformé, le monde entier s'est transformé. Ce qu'on appelle généralement les "autres" n'est alors qu'une manifestation du Même, de l'Unique, de l'Être que nous sommes.


Si nous sommes la Source, pourquoi en sommes-nous sortis ? Pourquoi sommes-nous dans un corps, ici sur terre ? Quand nous mourons, est-ce fini, ou retournons-nous à la Source ?


Nous ne sommes jamais sortis de la Source ; il n'y a qu'Elle. C'est justement ça l'illusion : croire que nous avons été coupés de la Source. Nous n'avons pas à retourner à la Source, car nous y sommes en ce moment même. Nous sommes la Source et rien d'autre. Alors, qu'est-ce qui meurt ? Le corps, l'enveloppe, la forme. Cela disparaît, un jour, mais nous ne disparaissons jamais, car nous ne sommes jamais apparus. Le mot "Source" peut porter à confusion, comme tous les mots, en nous laissant croire que quelque chose sort de la Source. Mais il n'y a que la Source. Il y a l'Être.


"Les entretiens de l'Éveil", Jean Bouchart d'Orval

samedi 7 avril 2012

Albert Einstein

Einstein & Tagore

« Un être humain est une partie du tout que nous appelons 
« Univers », une partie limitée par l’Espace et le Temps. 
Il expérimente lui-même ses pensées et ses sentiments comme quelque chose séparé du reste – une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est pour nous une forme de prison, nous limitant à nos désirs personnels et à laffection pour les quelques personnes vraiment proches de nous. Notre tache doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion, pour embrasser dans leur beauté toutes les créatures vivantes et l’ensemble de la nature. »

» Pourquoi voudriez-vous qu’il y ait sur la Terre une multitude de vies ? Il n’y a qu’une vie qui, 
végétale, animale ou humaine, naît, rit, pleure, jouit, souffre et meurt. 
Une seule. 
Et c’est déjà bien assez merveilleux. »

Albert Einstein