vendredi 5 décembre 2014

Jean Bouchart d'Orval


JEAN BOUCHART D'ORVAL

Entretien en quatre parties, septembre 2013.
Jean bouchart d'Orval explique ici clairement comment nous dépensons une énergie colossale pour entretenir une image statique de nous même, alors que la vie est pure dynamisme.
En recréant sans cesse cette densité de la personne, nous perdons de vue la joie que nous sommes simplement. Regarder et voir cela, nous ouvre à l'étonnement, au ravissement de la redécouverte de notre essence, puis nous ramène au silence fondamental de l'être.
Réalisé par brigitte K Garcia pour brideva.blogspot.com
 

 La densité de la personne (Partie 1) 


La passion d'être (Partie 2)



L'inconcevable réalité (Partie 3)



L'éternité maintenant (partie 4)


mardi 18 novembre 2014

Yannick David



     
Parution fin novembre

4 ème de couverture :




INTRODUCTION

J’ai reçu ma première Bible illustrée pour ma communion privée, à huit ans, que j’ai lue plusieurs fois. Puis une Bible de Jérusalem, petite et compacte, nettement moins attrayante, pour ma communion solennelle à douze ans. Les cadeaux classiques pour un enfant élevé dans une famille catholique et pratiquante (c’est-à-dire allant à la messe). J’ai eu aussi une histoire de la vie de Jésus en bandes dessinées, lue bon nombre de fois et qui me faisait pleurer à chaque fois que j’arrivais à la fin.
Je lisais de temps en temps des passages de la Bible, mais la connaissais plus par ce que j’entendais à l’église ou dans les cours d’instruction religieuse.
Coupant avec l’église catholique, à la sortie du secondaire, car n’y trouvant pas les réponses à mes questions, je découvrais Gandhi, la non-violence, puis la spiritualité de l’Inde. Ce fut le début d’un véritable cheminement spirituel, en particulier grâce à l’enseignement proposé par Arnaud Desjardins, qui me rapprocha de la compréhension des textes bibliques.
Je me disais qu’un jour je lirais vraiment la Bible, à la lumière de ma propre expérience. Cela prit des années, beaucoup plus que je ne l’imaginais à vingt cinq ans.

J’ai commencé à écrire quelques commentaires, puis j’ai découvert le sens hébraïque de certains mots, y ai pris gout, pour finalement étudier de près les passages les plus connus, que je n’avais jamais compris tant le sens paraissait caché. Sentant que cela commençait à prendre de la consistance, je me suis interdit tout appui sur des livres de commentaires quelconques. Je voulais que cela vienne de ma propre compréhension, de  mon interprétation, afin de rester authentique.
Certains symboles étaient clairs, connus, d’autres obscurs, peut être expliqués mais pas lus pour ma part.

L’un des aspects de la Bible, ou des évangiles, c’est la répétition des thèmes. C’est à mon avis à peu près toujours la même histoire, traitée symboliquement, ou par paraboles, du cheminement spirituel possible pour les êtres humains.
Les recherches, l’histoire, ont montré que ce qui est dit dans la bible n’est pas vérifiable. Ce n’est pas tant les lieux géographiques que le sens des noms de lieu qui importe. De même, les nombres cités dans les textes peuvent paraître extravagants, invraisemblables, comme ces patriarches qui vivent cent ans ou plusieurs centaines d’années. Si on s’en tient à l’apparence, c’est forcément irréaliste. Mais si on sait que chaque lettre hébraïque est reliée à un nombre, la dimension est toute autre. Il en est de même pour des histoires complètement incroyables, nombre de miracles, de guerres…

La Bible fut principalement écrite en hébreu, sans doute aussi en araméen. Aram correspondant à La Syrie dans la Genèse. L’araméen, ancêtre de l’hébreu, était la langue parlée en Palestine à l’époque de Jésus. Il y eut aussi le grec pour le nouveau testament.
Du grec au latin, du latin au français, il est facile de perdre le sens. Ce ne sont pas des recettes de cuisine, bien matérielles et quantifiables. Il est donc important de revenir aux mots d’origine dans la langue de  l’époque. Mais ce n’est pas non plus un texte d’intellectuel ou d’historien. C’est un texte de sagesse, qui fait appel à la conscience, à l’être. Peu importe ce qu’en disent les spécialistes, une fois trouvées les clés, c’est ce que comprend le cœur qui prime.

Je suis convaincu que le sens est plus symbolique qu’historiquement vrai, qu’il y a une façon imagée de parler, correspondant à l’époque. Qu’il ne faut pas prendre les choses à la lettre, mais les comprendre en esprit, avec le cœur. C’est une démarche qui est le propre de ce qui nous est proposé à travers ces textes sacrés. Le plus difficile est peut-être de désapprendre, d’oublier les clichés que l’on en a, ne plus se fier aux croyances transmises depuis des siècles par des hommes qui ne font que répéter et s’enfermer dans un verbiage obscur et stérile. Peut-on lire avec un œil neuf, un esprit ouvert, sans à priori, afin de ressentir au tréfonds de notre être si cela nous parle ou non ? Laisser tomber le mental fait partie des défis que propose Jésus justement…

La Bible nous parle d’un voyage où l’on quitte le connu pour un monde nouveau. On ne peut atteindre quoique ce soit sans quitter le point de départ. Ce voyage n’est pas dans l’espace, mais à l’intérieur de chacun. Il n’est pas sans risques, sans souffrances, sans efforts, sans doutes. Mais que s’agit-il de quitter ? C’est toute la question.
Il faut sans doute déjà porter en soi ce que l’on cherche, bien que ne sachant pas vraiment où l’on va. Avoir, et garder, un esprit d’ouverture pour que la vie nous serve de guide. Tout ce qui arrive peut être une aide si l’on ose la confiance. C’est un voyage, une aventure, d’où le nom de chemin utilisé dans le monde spirituel, et dont l’un des aspects traditionnels et pratique est le pèlerinage.
Ce livre est une aide possible sur ce cheminement, qui peut donner des clés à qui veut mieux comprendre la tradition biblique, et le sens des paroles d’un homme nommé Jésus.
A vrai dire c’est le livre que j’aurais aimé lire pour comprendre un peu mieux la Bible, qui en soit est un livre difficile. Puissent mes explications apporter un peu de clarté à ceux qui comme moi en avait besoin.

mercredi 12 novembre 2014

Alain Brunache


Jeu n°6


Jeu n°6 (à faire ou à ne pas faire)

"À la source"

Je nous suggère - avant d'y croire ou de les rejeter - de vérifier par nous-mêmes en les  expérimentant, les affirmations suivantes :

Tout mon univers mental est conséquent à la croyance en l'existence de "moi" autonome

ou

Toutes les pensées qui absorbent ma conscience d'être, n'existent qu'à partir de la pensée première "je"

ou

Toute l'agitation qui me secoue ne vient qu'après la naissance de la sensation d'exister séparément du Tout

car
La pensée "je" est celle dont toutes les autres découlent
Elle voile l'évidence de la totalité que "Je Suis"


En regardant dans la direction de celui qui voit

ou

En me centrant sur la sensation d'être

ou

En me tournant vers la source d'où apparait "je"

Les pensées s'effacent

La paix s'installe

La plénitude est

Le silence règne


Site Alain : clicclic…

lundi 6 octobre 2014

3ème Millénaire




 113   -   Automne 2014
Thème :   Libres comme le monde
Liberté ? Egalité ? Fraternité ?

Sommaire
3e millénaire : Le fil d'Ariane
Viator : Libres comme le monde
Paul Kossak : Quand l'Esprit s'adapte aux exigences de la modernité
Nicole Montineri : Le changement intérieur
Philippe Muller & Philippe Roblin : Liberté, égalité, fraternité au coeur de l'humain
Mathieu Yon : A égale distance de la vie
Dayana : Reconnaître notre nature indivise
Jean Bouchart d'Orval : Le vital désencombrement
Gérard : “Je suis” est justesse
Franck Terreaux : La toute possibilité
Karl Renz : La lumière est une porte qui ne laisse aucune idée pénétrer
Denis Marie : Le réenchantement de notre Nature
Jean-Marc Mantel : Liberté, égalité, fraternité
Documents :
Rudolf Steiner : La triplicité de l'organisme social
Sri Aurobindo : Trois divinités de l'âme
Étude : 
Phillip Charles Lucas : Les gourous de l'Advaita Moderne Non Traditionnelle et leurs critiques par l'Advaita Moderne Traditionnelle
Témoin d'Éveil :
Marion : Nous sommes la simplicité même.
Entretien filmé :
Lisa Cairns : La liberté est votre nature
Poésie :
Oria : Liberté, égalité, fraternité
Portfolio : : Caroline Halley des Fontaines
BD : : Série Désillusion
Anna Guégan : Flower Power
Méditation : : supplément vidéo avec Rupert Spira

La perte de sens
La trop célèbre devise républicaine « à force d'être répétée, nous dit Viator, a fini par ne plus rien dire »... au point où la remarque provocatrice de Franck Terreaux est devenue une évidence : « Ce concept de liberté, d'égalité, de fraternité, fait penser à un alignement de piquets de clôture. Il demeure comme l'unique réponse à l'univers imaginaire et petit bourgeois que notre civilisation s'est forgée ». Dans une optique différente, suivant une critique guénonienne [1], Paul Kossak constate que ces « idéaux de la révolution française » ne sont aujourd'hui qu'« une coquille vide ».  « A la soi-disant tyrannie d'une monarchie omnipotente s'est substituée une médiocratie qui devient de plus en plus visible. La liberté a été réduite à la possibilité de “jouir sans entraves” comme le disait un slogan de mai 68. L'égalité, dans ces conditions, a consisté à niveler les individus par le bas. Et finalement, la fraternité devient bien fragile alors que chacun proclame son droit à la différence et à l'individualisme le plus forcené. » Pour Jean Bouchart d'Orval la méprise repose sur le mensonge, et « La fraternité ne peut exister tant que l'on vit sur le mensonge. Quant à l'égalité », il s'agit alors d'« un des plus grands mensonges de nos sociétés modernes. Prétendre, comme il est écrit dans le préambule de la constitution américaine, que tous les hommes naissent égaux est tout de même une des choses les plus fausses qui aient jamais été écrites. La nature elle-même le démontre chaque instant. L'histoire même des Etats-Unis, par exemple, le démontre amplement. »
Vers l'essence
Avec Viator, nous porterons une triple question : « Liberté, égalité, fraternité... s'agit-il d'autre chose que de mots, et la réalité n'est-elle pas d'une tout autre nature ? » Il nous semble en effet vital, comme le suggère Philippe Roblin, d'envisager « une guérison de l'organisme social » en puisant à la source de notre humanité.
Car « cette vie humaine, questionne Denis Marie, n'est-elle pas le lieu où chaque jour nous nous employons à essayer de concrétiser nos rêves, nos attentes de liberté, d'égalité et de fraternité ? » Il s'agit toutefois de se désidentifier des opinions et des illusions constitutives de notre confusion. Mais « se désidentifier, fait-il remarquer, ne repose pas sur notre perspicacité et notre intelligence, mais découle d'une simple et authentique reconnaissance, du fait de se rendre concrètement à l'évidence. Il n'existe pas une confusion “générale”. Il existe une confusion que chacun permet pour lui, car il la considère comme “normale” ».
Cette désidentification est aussi simple que le témoignage de Mathieu Yon : « Pour ma part, la liberté m'est tombée dessus en regardant la pluie ». Car, comme le dit Lisa Cairns : « la liberté, elle est là. Ce qu'on cherche, c'est là ! »
Il y a 100 ans : deux visions complémentaires
Au cours de la première guerre mondiale, Sri Aurobindo, en Inde, et Rudolf Steiner, en Allemagne, voyaient la devise républicaine sous un nouvel éclairage. Aurobindo dénonçait l'approche superficielle et « mécanique » que nous en avons [2]. « La liberté, tant proclamée comme essentielle au progrès moderne, n'est qu'une liberté extérieure, mécanique et irréelle. L'égalité, tant recherchée et pour laquelle on s'est battu, est, elle aussi, extérieure et mécanique, et finalement elle se révélera irréelle. Quant à la fraternité, elle n'est même pas considérée comme un principe praticable d'organisation de la vie, et ce que l'on propose à sa place, est un principe extérieur et mécanique d'association égale ou, au mieux, une camaraderie du travail ». Il clamait alors l'importance de redécouvrir ces « trois divinités de l'âme » (voir notre document). Rudolf Steiner voyait cette triple réalité spirituelle fonder l'organisme social [3] (voir notre document). Il montrait pourquoi la liberté devait être réalisée sur le plan culturel et éducatif ; pourquoi le système législatif, porté par l'égalité, devait être totalement indépendant de l'économie politique et comment la fraternité pouvait alors se réaliser sur le plan économique, celui des échanges et de la consommation. Pour lui : « C'est en partant de l'être humain tel qu'il se présente dans ses états psycho-spirituels, dans cette triple articulation psycho-spirituelle, que nous en arrivons à la triple organisation sociale. »
Une compréhension de la Présence
La liberté et l'égalité ont systématiquement été opposées. L'une menant au libéralisme absolu, à « l'individualisme compétitif », l'autre à « une société artificielle et mécanique », au totalitarisme. Il est alors « parfaitement vain, souligne Nicole Montineri, d'essayer d'établir et d'harmoniser la liberté et l'égalité sociale sans une profonde compréhension de la nature véritable de l'être humain. C'est elle seule qui nous fera vivre dans une vraie fraternité, celle de la conscience d'une seule et unique Présence en chacun de nous. La fraternité est au cœur de la conciliation entre liberté et égalité. » Le déséquilibre, la confusion, les oppositions entre les trois membres du ternaire républicain se produisent inévitablement lorsqu'on l'entend « à partir d'un point de vue personnel, c'est-à-dire mental » remarque Dayana. Ce point de vue s'appuie sur les oppositions « libre/aliéné, égal/discriminé, frère/exclu » relève-t-elle, alors que « vu de l'impersonnel », liberté, égalité, fraternité « est un écho direct à notre nature » et ne s'entendent plus en opposition à des contraires.
De la forme à la transcendance
Les contradictions demeurent dès lors que nous essayons de comprendre la liberté, l'égalité et la fraternité « du point de la vue de la forme ». Si bien, nous dit Jean-Marc Mantel que, finalement, « on ne peut donc parler de liberté, d'égalité et de fraternité au niveau de la forme ». C'est pourquoi Gérard constate qu'« en l'absence d'objet, aucune idée de fraternité ou d'égalité ne peut apparaître. Contrairement à la liberté, ces deux qualités présupposent l'existence d'un “autre” ». Parce que, souligne Karl Renz : « La liberté est la nature de l'Absolu, et l'Absolu n'a jamais besoin d'être libre [...] Tu ne peux pas atteindre la liberté et personne ne sera jamais libre. La réalité est la liberté parce qu'il n'y a pas de second : il n'y a que la réalité ». L'esprit dualiste, conditionné et limité à un mode de vie personnel, qui fonctionne par opposition, ne peut réaliser une vision profonde transcendant la forme. Pourtant, nous dit Jean-Marc Mantel : « La liberté y réside, en tant que pouvoir créateur infini. La fraternité y réside, dans l'unité de ce qu'elle est. Et l'unité est la source de l'esprit fraternel. L'égalité y réside aussi, car ce qui précède et transcende la forme est à l'origine de tout sentiment d'égalité, tout comme l'or est ce qui relie tous les bijoux en or ». Dans la vision transcendante, nous réalisons avec Jean Bouchart d'Orval que : « L'égalité, celle qui ne se fonde pas sur une prétention mensongère, est une non-division, une absence de séparation d'avec l'autre. Cette égalité-là a un goût tout à fait différent que de simplement avoir l'idée commune de l'égalité, qui dégénère en égalitarisme ».
Une tout autre vision du ternaire républicain peut alors s'offrir à nous. Elle participe d'un changement de société dans un accomplissement spirituel de notre humanité.
[1] - Voir de René Guénon, La crise du monde moderne et Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, Éd. Gallimard.
[2] - De septembre 1915 à juillet 1918, Sri Aurobindo publie dans la revue indienne Arya, les trente-cinq chapitres de L'idéal de l'unité humaine où figure ses réflexions sur la devise républicaine.
[3] - Lors de conférences d'octobre à novembre 1918, Rudolf Steiner partage ses idées sur la manière de comprendre la devise républicaine ; voir Symptôme dans l'histoire (Triades).

Site 3ème Millénaire : Clicclic


vendredi 12 septembre 2014

Alain Brunache




Livre "Le Chaos et l'Ivresse"

 
Des mots au-delà des mots pour faire résonner la profondeur.
Tel est le souhait que j’émets pour le lecteur.
Un autre de mes vœux est qu’il touche le néophyte en matière de spiritualité comme le chercheur averti.

Cette publication est composée de textes courts à caractère méditatif.
L’âme de la non-dualité y est très présente, tant dans son expression contemporaine que dans l’esprit traditionnel indien de l’Advaïta Vedanta.


la simple perception de ce qui m'apparaît maintenant...

mais aussi... la perception de ce qui perçoit !

alain brunache
Il vous arrive peut-être, même si cela passe inaperçu, d’être habité par un changement de perspective et de priorité. Le besoin de sécurité, les idées reçues, les "il faut" et "ça aurait dû" s'effondrent alors, à l'avantage d'un regard bienveillant et dénué de commentaire sur "ce qui est".

Ce retournement s'accompagne d'un indicible élargissement et d'une douce tranquillité. 

Ce site et les rencontres qu’il suggère traitent de ce basculement intérieur. Ils n’offrent pas de méthode, mais proposent des écrits, partages et expérimentations autour de la perception non-duelle*.

*Non-Dualité : Le terme non-dualité désigne à la fois l’unité fondamentale qui sous-tend toute chose et la possibilité pour l’être humain d’en percevoir la nature (éveil).

Blog d'Alain Brunache : CliClic…


lundi 23 juin 2014

Jean Bouchart d'Orval à Bordeaux


LE REGARD SANS LES MURS 

Rencontre d’un jour avec Jean Bouchart d’Orval


Ne recherchez pas la vérité, abandonnez seulement les opinions.
Hsin Hsin Ming

La lourdeur dans la vie ne vient pas des situations, mais d’un malentendu, d’une simple habitude contractée dans les premières années et jamais remise en question depuis. Ce réflexe fait que tout le reste de la vie n’est plus que réactions inutiles contre un enfermement imaginaire. Pas besoin de changer de situation ni de place, ni de rechercher un Absolu; simplement voir les murs imaginaires. L’Absolu c’est le regard sans les murs. Nous n’avons pas à regarder autre chose, mais simplement voir sans point de vue. Pur Regard.


Séminaire d’un jour avec Jean
Le samedi 13 septembre à Bordeaux, de 10h00 à 17h00, à la Salle de yoga Elizabeth Rappaport, 68 rue Stéhélin, 33200 Bordeaux. Participation : 50

Infos et réservation : Jean-Marc Martin 05 57 41 14 71 / 06 16 80 20 93
jmmformations@aol.com



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samedi 29 mars 2014

Invitation à l'impensable



Dans un langage clair et à la portée de tous, les pages qui suivent nous transmettent un enseignement de non-dualité moderne et épuré. L’auteur ne s’en cache pas, il n’a aucune affinité particulière pour le vernis traditionnel hindouiste. Sa dialectique est résolument contemporaine et pragmatique. Dans la prolongation de la vision proposée par son maître Ramesh Balsekar, il part de notre expérience concrète pour pour explorer par étapes les mécanismes de la psyché humaine et nous accompagner dans un questionnement fondamental de la nature de l’être.
Les questions que ce texte nous amène à nous poser sont plus riches d’ouvertures que de réponses… Elles dévoilent la somme des a priori et des confusions qui polluent et restreignent l’élan vers l’élargissement qui nous habite. Les chapitres courts, émaillés d’anecdotes et de métaphores, illustrés par des schémas graphiques clairs, sont rythmés par les préoccupations et les interrogations qui jalonnent l’aventure spirituelle depuis la nuit des temps. Faisant fi des pesanteurs de la solidité et du sérieux, la mise en évidence iconoclaste de bien des extravagances du « cheminement spirituel » moderne libère au fil de ces pages une joie et une légèreté jubilatoires et salvatrices.
— Philippe de Henning (Pigalle, janvier 2009)
Editions Aluna : http://www.alunaeditions.com

mardi 11 mars 2014

Betty



ON NE RÊVE QUE DE SOI

Mais qui est le soi?
Existe-t-il réellement?
Comment le voir sans le laisser vous rembobiner dans le rêve à nouveau?

Le soi dont on parle ici est le rêveur, le personnage que lʼon croit être. Ce personnage vous semble être un individu réel qui évalue, veut se perfectionner, sʼaméliorer et même sʼilluminer. Il est celui que vous appelez : moi. Il veut se réaliser dans le futur, car il croit au temps dʼapprentissage par lʼaccumulation de connaissances. Il vit dans le temps. Mais quʼest ce que le temps ? Le temps est le mouvement imaginaire de ce personnage. Ce personnage est une erreur de perception, un personnage fictif, un amalgame de souvenirs, de théories et dʼhabitudes. Regardez honnêtement ce qui définit votre je, sur quoi repose votre identité. La personne que vous avez cru être dans le passé, que vous croyez être maintenant et que vous prévoyez devenir dans le futur nʼest jamais stable, jamais identifiable. Quand vous proclamez : Moi, je sais que…

De qui parlez vous? A partir de quel point de vue ?


Le lâcher prise

Le lâcher prise est la reconnaissance, lʼévidence que la vie nʼa pas besoin du rêveur pour être, pour sʼexprimer au travers du corps. Lâcher prise partiellement est vouloir garder vivant ce personnage. Si ce lâcher prise est partiel, il est conditionnel et relève dʼune décision mentale qui garde le contrôle.
Sʼinterroger sur la validité de soi est la seule vraie remise en question, la seule véritable interrogation et elle créera un doute fondamental au cœur même de ce personnage fictif. Se pourrait-il que je nʼexiste pas et que le «je » ne sois quʼune illusion ? Quʼil nʼy ait pas dʼêtre lumineux à lʼintérieur de vous qui attend juste dʼêtre éveillé ?
Se pourrait-il que je sois seulement lʼidée que je me suis faite de moi même? Lʼhonnêteté vis à vis de cette question va déterminer votre disponibilité véritable à voir la Réalité une fois pour toute, va créer une ouverture qui donnera le recul nécessaire pour voir ce personnage en action. Cet ultime lâcher prise vous laissera seul, positionné sur le seuil de la grande machine à rêver, libre pour Voir qui est ce personnage que vous imaginez être.
Ce lâcher prise déstabilisera lʼégo, lʼindividu, le rêveur, le chercheur qui croit contrôler sa vie et celle des autres. Désirez-vous encore travailler à améliorer ce personnage fictif ? A le sauver ? A lui donner de la force, du courage ? A le consoler de ses peines imaginaires ? A lʼamener sur un chemin imaginaire vers une libération remplie dʼamour et de réconfort ?


Voir

Lʼart de voir est un don commun à lʼhumanité. Il vous appartient fondamentalement. Perdu dans le tourbillon de votre désir de devenir, de vous investir dans une personnalité mécanique, vous avez oublié la véritable nature de lʼêtre humain.
Quand je parle de voir, je ne parle pas, de reprendre à nouveau le chemin dʼune nouvelle quête spirituelle qui bonifierait votre personnage imaginaire. Je parle de développez une attention lucide, dans lʼinstant. Assoyez vous à lʼintérieur de vous sur un petit banc, soyez immobile et ouvrez les yeux de lʼintérieur.
Lʼœil intérieur est un regard de braise qui voit que le mental réactif vous impose son rythme duel. Un regard lucide, qui voit la valse des émotions, un regard qui voit le premier trait de chaque esquisse des scénarios du mental réactif. Regardez comment vous fonctionnez. Regardez cette compulsion à vous laisser aspirer par le rêve dʼindividualité. Regardez bien en face ce personnage, regardez le sʼémouvoir, quêter des sensations, les traduire, regardez le réagir, avoir une opinion personnelle, se débattre pour avoir raison et vous découvrirez les rouages de cette machine à rêver.
Le personnage prétendra que voir lucidement dans lʼinstant est hasardeux même dangereux pour lui. Il a bien raison. Il vous enverra des messages dʼinstabilité. Il veut chercher des solutions dans ses connaissances, dans le passé; voir le maintient dans le moment présent. Il ne sait plus comment fonctionner. Laissez le sʼinquiéter et regardez cette machine en action. Porter son attention et la maintenir dans lʼinstant, dénature ce personnage, le maintient hors de son milieu de survie imaginaire.


Qui regarde ?

Cʼest le personnage qui regarde car il a la capacité de se voir rétroactivement et son regard est teinté de ce quʼil croit être. Il se dédoublera à lʼinfini et nʼabdiquera pas facilement. Il se verra à travers le filtre de ses émotions, de ses sensations corporelles et de ses convictions mentales.
Tout ce que ce personnage croit être, contribuera subtilement à le repêcher et le relancer dans sa bouillie mentale. La vigilance est essentielle pour cette remise en question perpétuelle. Une vigilance constante à remettre son attention dans lʼinstant. Le rêveur est conditionné à CROIRE (réagir avec sa mémoire) et non pas à VOIR directement et lucidement lʼévénement qui se déroule dans lʼinstant. Cet évènement qui se déroule dans lʼinstant est le miroir du personnage que vous croyez être. Vous croyez que voir dans lʼinstant vous demandera beaucoup plus dʼénergie que rêver ? Et si vous vous trompiez ? Rêver cʼest être mort et persister à affirmer dans le temps : je vis !
Voir vous donnera lʼimpression de vous réveiller le matin en étant conscient simultanément du retour à la réalité et des sensations éprouvées par le personnage dans votre rêve diurne. Vous vous identifierez à lʼun et à lʼautre successivement jusquʼau réveil complet. Vous aurez lʼimpression de vous réveiller dʼun rêve, doucement à votre rythme. Voir nʼest pas un atterrissage dʼurgence en catastrophe, mais bien ouvrir les yeux doucement et constater : je rêvais. Ne vous inventez pas de scénarios spectaculaires; cʼest beaucoup plus simple et naturel que vous le croyez.

  • Quʼest ce que lʼinstant
et pourquoi se repositionner dans lʼinstant ?

Dans le rêve, on ne voit que ce qui est mort, passé, daté; jamais le Vivant. Le rêveur vit dans un univers figé, inanimé. Il vagabonde dans le temps, flâne dans sa mémoire pour évaluer pour la millième fois les connaissances quʼil croit avoir accumulées. Ces connaissances, il les garde en prévision dʼun désastre ou dʼun moment de grâce, afin de réagir face à lʼinconnu. Remettez votre horloge à 0 constamment et maintenez la à 0 autant que possible. Ce temps accumulé, cette mémoire qui semble être la matrice de votre vie, nʼexiste que dans le rêve. Constatez la tangente quʼessaie de prendre le personnage à chaque tentative de remise à zéro, constatez comment le mental se rebiffe et essaie de recycler le scénario sur le chemin du progrès vers la libération à travers la mémoire. Maintenir lʼattention dans lʼinstant désencombre le mental réactif, lʼempêche de puiser dans la mémoire pour construire de nouveaux scénarios.
Êtes-vous vraiment disponible pour accueillir le fait que vous ne saurez jamais à lʼavance ce qui arrivera dans la prochaine seconde? Le fait que lʼidée dʼune porte imaginaire pour quitter le rêve nʼexiste pas plus que le rêve? Il nʼy a personne à éveiller, personne à consulter, personne à épargner ; il nʼy a personne.


Dʼou viennent les questions et à quoi servent t-elles ?

Toutes les questions viennent du cœur de la machine à rêver. Comme cette machine est illusoire, comment les questions qui sʼy forment pourraient-elles être valables ? Le personnage se pose des questions existentielles auxquelles il ne trouve jamais de réponses. Ces questions pourraient toutes se résumer en une seule question : est-ce que jʼexiste vraiment ? La recherche spirituelle est la course folle pour trouver la réponse à cette question. Comment le personnage pourrait-il trouver une réponse à cette question, puisque le rêve dʼindividualité est un rêve et non la réalité.
En remettant continuellement en cause lʼorigine de ces questions, en arrêtant dʼévaluer si elles peuvent vous servir personnellement, en arrêtant de choisir une version et pas une autre, le mouvement compulsif de la machine à rêver va ralentir, perdre de sa force et finalement disparaître. Privé de lʼénergie que produit votre volonté personnelle de choisir et dʼévaluer, elle va manquer de carburant.
Les questions nʼexistent que dans le temps. Maintenir votre personnage dans lʼinstant est le forcer à se dévoiler. Voulez-vous voir comment il fonctionne? Regardez le réagir dans lʼinstant. Il a peur, semble en déséquilibre ? Il a peur de mourir ? Il a bien raison et en le maintenant dans lʼinstant, vous lʼobliger à se manifester, ainsi vous le verrez clairement et constaterez lʼampleur de cette illusion.


Le rêve est un mécanisme désincarné, sans âme, répétitif, une machine qui repose sur 3 grands piliers :

Le mental du rêveur - Les émotions - Lʼidentification au corps.


  1. 1)Le mental du rêveur. Ce que jʼappelle le mental du rêveur est le mental réactif qui est un phénomène inconscient de réactivation dʼévènements passés qui sont engrangés dans la mémoire, et nous amène à réagir à un nouvel événement semblable. Ce mécanisme mental est une excroissance du mental fonctionnel du corps qui a lui pour caractéristique dʼagir instantanément et fraichement face à tout événement. Le mental réactif sʼest accaparé le mental fonctionnel du corps et en module les caractéristiques de fraicheur et dʼinstantanéité pour les adapter au rêve dʼindividualité. Il se prend pour un penseur, un agissant, vous. Pour survivre, il sʼest établit dans le temps, qui est sa demeure. Il a récupéré lʼinstinct de survie du corps et lʼa adapté à son désir de continuité, vous laissant ainsi lʼimpression de devoir vous sauver de la mort. Cette erreur de perception vous amène à croire quʼà la mort du corps, cʼest vous qui allez mourir. Dans le rêve, on ne voit quʼavec les yeux du mental réactif, ce regard qui est éclairé par la lueur de notre personnage.


  1. 2)Une identification au corps. Le personnage qui rêve, interprète le fonctionnement du corps comme étant son propre fonctionnement. Le corps est un capteur de sens impersonnel qui ne fonctionne que dans lʼinstant. Le rêveur considère la dualité comme étant la seule façon de fonctionner. Il croit avoir le choix entre les deux facettes de la dualité. Il pense devoir choisir pour son propre bien-être. Interpréter les sensations du corps, cʼest les cristalliser en émotions refoulées. Cʼest faire du corps un contenant, un dépotoir personnel.


  1. 3)Les émotions. Elles sont un système de communication entre le mental réactif et le corps. Les émotions sont un langage inventé, qui sert à garder vivant le personnage que lʼon croit être. En refusant dʼaccueillir les émotions telles quelles sont, le rêveur contribue à alourdir cette identification. Pourquoi les émotions remontent-elles toujours à la surface, pourquoi reviennent-elles ? Le mental réactif a fait du corps un contenant. Un contenant dans lequel il entrepose les émotions. Les émotions sont la colle qui garde entier le rêveur. Mais le corps dans un mouvement naturel, expulse l'émotion à l'extérieur. Le corps nʼa pas dʼalliance avec le mental réactif et nʼen aura jamais. Il n'est pas un récipient pour conserver l'histoire du rêveur.

Les émotions ne sont pas les sensations du corps mais lʼinterprétation quʼen fait le mental réactif. Les sensations du corps nʼont rien de personnelles, elles sont corporelles.
Le personnage semble avoir un instinct de survie qui le pousse à réagir à la moindre émotion. Soyez conscient de ce mécanisme et du scénario quʼil vous propose au moindre inconfort. Ce scénario temporairement apaisant perpétue le rêve. Que vous propose ce scénario? Le croirez-vous à nouveau, ou verrez vous le mouvement sécuritaire robotique du mental dʼun personnage que vous croyez être ? Il vous masque la possibilité de voir ce que lʼinstant pourrait vous dévoiler. Ce mouvement est la petite voix qui parle dans la tête. Regardez lucidement le corps. Est-il vraiment à vous ? Lʼavez-vous créé, lʼempêcherez-vous de mourir? Arrêterez-vous le processus de son vieillissement ? Combien de temps ? Contrôlez-vous le sang qui coule dans ses veines ? Les battements de son cœur ? Et même si cela vous est possible momentanément, à quoi cela peut-il bien vous servir ?
Le corps vit dans lʼinstant, le rêveur survit dans le temps; lʼentente possible entre le rêveur et le corps nʼexiste pas et nʼexistera jamais. Ni le mental réactif, ni les sensations, ni les émotions ne pourront changer cela.
Nul besoin dʼessayer de discuter avec le rêveur pour voir ce mécanisme. Nul besoin dʼessayer de le comprendre, de lui demander son avis. Il nʼexiste aucune alliance possible avec lui. Il ne vous donnera pas accès à une solution privilégiée. Cʼest une machine : regardez-la comme telle ; comme si vous regardiez une marionnette dans un théâtre de guignols, avec curiosité mais en ne vous sentant pas concerné personnellement. Demandez-vous : mais comme cela peut-il fonctionner aussi bien pour me donner lʼimpression que cette figurine est moi ?

Regardez-vous avec une saine curiosité croire en ce système illusoire. Surprenez-vous à chercher à nouveau la pierre angulaire sur laquelle vous avez bâti ce rêveur pour vous raffiner, vous soulager, vous éveiller, vous libérer? Vous avez un but qui maintient le rêve de changement, dʼamélioration, de contrôle et de pouvoir personnel du personnage. Vous voilà reparti à nouveau dans une autre interprétation qui vous amènera à une autre image fictive de vous-même. Vous croyiez-vous en voie de libération? Mais qui veut la libération, et pour qui et pourquoi? Vous ressentez lʼéchec, lʼincapacité à voir? Cette réflexion fait partie du monde du rêve! Cʼest votre personnage qui parle et il est partial. Reculer et regarder à nouveau. La voix qui parle dans votre tête est le mental réactif du rêveur. Le mental fonctionnel ne parle pas dans votre tête, il agit dans lʼinstant.

 La vie ne discute pas; elle est.

Tant que vous percevez et interprétez votre état, il faut reculer encore et voir le mécanisme de récupération du personnage en marche, encore et encore. Rester vigilant en se ramenant sans cesse vers le point zéro, cʼest cela le vrai travail de méditation.

Comment fonctionne ce personnage qui rêve? Il se bâtit autour dʼexpériences non résolues, généralement survenues dans lʼenfance. Les émotions qui en découlent, cristallisées dans le temps, sont en attente de solutions. Comme le rêveur veut demeurer dans le corps, il se sert des émotions pour se cimenter à sa demeure imaginaire. Quand une émotion surgit, le mental réactif trouve une solution temporaire pour sécuriser le rêveur. Les différentes approches thérapeutiques visent justement à transformer lʼémotion, ou à lʼaméliorer. Regarder lʼémotion bien en face, sans autre but que de la voir, permet à celle-ci de se déployer et allège graduellement la sensation dʼenfermement dans le corps.

Le corps retrouve ainsi la fraîcheur et la spontanéité de son fonctionnement naturel.

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