samedi 13 décembre 2008

LE BONHEUR selon AUBIN SAHALLOR...



Le BONHEUR....

C'est d'être à la bonne heure et non plus voir midi à quatorze heures....

Aubin Sahallor



lundi 8 décembre 2008

Jean Bouchart d'Orval



LE SECRET LE MIEUX GARDÉ
Reboiser l'âme

Notre civilisation crépusculaire s'exténue de plus en plus dans la poursuite de l'utile. Elle en meurt. Ce recueil de courts textes fait signe vers le petit détail que nous avons négligé : l'essentiel. L'essentiel devant lequel plus rien ne distingue l'utile de l'inutile. La réalité essentielle de nos vies, que l'auteur appelle la Lumière consciente, donne le ton d'entrée de jeu et déploie dès lors sa force de recueillement poétique à travers chaque texte. Elle revient en cadence et éclaire les aspects de la vie abordés par l'auteur. La parole ne vient pas encombrer davantage notre mémoire déjà saturée d'informations; elle est plutôt l'occasion d'ouvrir la fenêtre de nos vies sur ce qui est proprement inouï et que nous cherchons tous. À travers des thèmes comme l'amour, le sacré, la mort, l'ennui, la musique, l'abandon, la violence, la méditation et bien d'autres, ce livre surgit à point nommé comme un puissant rappel que toute insatisfaction est la conséquence directe de l'oubli de l'Inconcevable. Pourtant, il suffit d'un instant, comme le montre l'auteur, pour que tout bascule et que l'existence au complet s'illumine.

Les textes de ce livre ont été réécrits et refondus à partir de deux ouvrages diffusés uniquement au Québec dans les années quatre-vingt-dix : Le Secret le mieux gardé (Éditions Libre Expression, Montréal, 1993) et La Diligence divine (Éditions De Mortagne, Montréal, 1995)

Le Secret le mieux gardé, Éditions Almora, Paris, 2007.

mercredi 3 décembre 2008

Marc MARCISZEWER



" Des malentendus de la recherche "
revue, 3ème Millénaire, n° 72

- Peut-il y avoir une libre recherche ?

La question de la recherche est ambiguë : comment pourrait-il y avoir une recherche libre alors même qu’elle provient presque toujours d’un sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude ? Toute insatisfaction révèle une incapacité à prendre les choses telles qu’elles sont, et par conséquent oriente la recherche. L’orientation indique un choix, le choix une réaction, la réaction un conditionnement.

_D’autre part, si on porte un regard honnête sur soi-même, sur les circonstances et les conditions de sa propre existence quotidienne, comment peut-on prétendre être pour quoi que ce soit dans la moindre entreprise, dans la moindre perception ? Quoi qu’il se produise dans notre vie, qu’il s’agisse de notre univers psychique ou du monde extérieur, tout survient malgré nous, en dépit de nous, échappe à notre contrôle, à notre volonté. Nos émotions, nos sensations, nos pensées, nos désirs, nos choix, nos décisions importantes s’avèrent finalement ne pas être produites par un quelconque " soi-même ". Aucun d’entre nous ne peut prétendre être le créateur ou le maître de sa vie… Au contraire, l’évidence s’impose que je ne puis penser, ressentir, éprouver, agir autrement que comme je pense, ressens, éprouve, agis ; et ce qui me fait penser, ressentir, éprouver, agir ainsi ne m’appartient pas, n’est pas sous mon contrôle. Paradoxalement, cette évidence soulage du poids de celui qu’on se raconte être et de ses fantasmes de libération, d’éveil, de recherche spirituelle

Evidemment, cette vision donne une autre perspective aux allégations de libre arbitre et à ce qu’on peut dénommer la mégalomanie individuelle commune, qui consiste à se considérer indispensable, responsable. Ce qu’on est, ce qu’on pense, ce qu’on sent, ce qu’on fait, rien de cela ne provient de soi-même ! Aucune raison, donc, d’être fier ou honteux, aucune raison de se lamenter sur de prétendus échecs ou de se glorifier d’apparentes réussites. La vie agit à travers nous, se sert de nous ; le reconnaître libère de la formidable tension générée par la croyance en sa responsabilité individuelle. On ne se prend plus pour Dieu quand on voit que c’est la vie qui fait de nous ce que nous sommes, et que notre soi-disante autonomie est relative à la perspective depuis laquelle on regarde. (…)

- Déclarer qu’il n’y a pas de libre recherche ne signifie pas, comme certains instructeurs spirituels le prétendent, qu’on va alors mener sa vie ballotté comme une plume par le vent, suivant nécessairement la pente de ses plus vils instincts (vision par ailleurs très judéo-chrétienne). Tel que je le vois, on fait ce qu’on a à faire, ce qu’on sent ou croit devoir faire, mais on sait qu’en réalité il serait plus juste de dire que ça se fait plutôt qu’on le fait.
Dans les cas de figure que nous venons de survoler, il apparaît qu’aucune recherche ne peut se prétendre libre.

- Ce n’est pas mon langage habituel, mais je pourrais dire, comme certains, que seul Dieu est.


-" Un homme avait dit à un jeune garçon qu’il lui donnerait un dollar s’il lui disait où se trouvait Dieu. Le garçon répliqua qu’il lui en donnerait deux s’il lui disait où Dieu n’est pas. "

Rabbi David Hartman

mercredi 12 novembre 2008

éditions Accarias l'originel




PIERRE YVES

POUR UNE CONSCIENCE LUDIQUE


Inquiétude, stress, anxiété, peurs diverses... et le “sommeil” dans lequel nous vivons sont les conséquences d'une identification erronée; nous nous sommes laissé enfermer dans une représentation fausse de nous-mêmes. Ce que je suis censé être a pris le pas sur ce que je suis vraiment. Nous croyons être des individus, mais cette croyance est une méprise, une illusion d'optique.
Un concours de circonstances a occasionné chez l'auteur la prise de conscience que ce que nous sommes en réalité n'est ni limité au corps ni relié au temps mais à la “verticalité de l'instant”. Là toutes les oppositions, tous les antagonismes se fondent dans une unité qui porte en elle le goût de l'évidence.
Notre individualisme doit être mis dans la marge car c'est lui qui nous empêche de voir et de vivre au plein sens du terme, c'est-à-dire tout simplement : d’être.
La clé est là. Oublions ce que nous savons ou croyons savoir. Abandonnons nos certitudes figées. Nous étouffons le Réel. Retrouvons une candeur...
Il existe en l'humain une autre dimension. Accepter ce divin désordre qui est un ordre qui nous dépasse. Laisser la vie se révéler en restant totalement disponible. Quelque chose d'inattendu nous attends...
Pierre Yves – avec beaucoup d'humour – nous invite dans ce livre, dont le héros est le lecteur, à déployer cette autre perspective, à accueillir ce manque (qui souvent nous taraude) pour ce qu'il est : la plénitude du vide.
Invitation à une Conscience ludique.




jeudi 6 novembre 2008

Petite histoire de Nasrudine....


LE FILS DE NASREDDINE

Le fils de Nasreddine avait treize ans. Il ne se croyait pas beau. Il était même tellement complexé qu'il refusait de sortir de la maison. « Les gens vont se moquer de moi », disait-il sans arrêt. Son père lui répétait toujours qu'il ne faut pas écouter ce que disent les gens parce qu'ils critiquent souvent à tort et à travers, mais le fils ne voulait rien entendre.

Nasreddine dit alors à son fils :« Demain, tu viendras avec moi au marché. »
Fort tôt le matin, ils quittèrent la maison. Nasreddine Hodja s'installa sur le dos de l'âne et son fils marcha à côté de lui.

A l'entrée de la place du marché, des hommes étaient assis à bavarder. A la vue de Nasreddine et de son fils, ils lâchèrent la bride à leurs langues :« Regardez cet homme, il n'a aucune pitié! Il est bien reposé sur le dos de son âne et il laisse son pauvre fils marcher à pied. Pourtant, il a déjà bien profité de la vie, il pourrait laisser la place aux plus jeunes. » Nasreddine dit à son fils: « As-tu bien entendu ? Demain, tu viendras avec moi au marché! »

Le deuxième jour, Nasreddine et son fils firent le contraire de ce qu’ils avaient fait la veille : le fils monta sur le dos de l’âne et Nasreddine marcha à côté de lui. A l’entrée de la place, les mêmes hommes étaient là. Ils s’écrièrent à la vue de Nasreddine et de son fils : « Regardez cet enfant, il n’a aucune politesse. Il est tranquille sur le dos de l'âne, alors que son père, le pauvre vieux , est obligé de marcher à pied ! Nasreddine dit à son fils : « As-tu bien entendu ?
Demain, tu viendras avec moi au marché ! ».

Le troisième jour, Nasreddine Hodja et son fils sortirent de la maison à pied en tirant l’âne derrière eux, et c'est ainsi qu’ils arrivèrent sur la place. Les hommes se moquèrent d’eux : « Regardez ces deux imbéciles, ils ont un âne et ils n'en profitent même pas. Ils marchent à pied sans savoir que l'âne est fait pour porter les hommes. » Nasreddine dit à son fils : « As--tu bien entendu ? Demain, tu viendras avec moi au marché ! »

Le quatrième jour, lorsque Nasreddine et son fils quittèrent la maison, ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l'âne. A l'entrée de la place, les hommes laissèrent éclater leur indignation : « Regardez ces deux-là, ils n'ont aucune pitié pour cette pauvre bête! » Nasreddine dit à son fils: « As-tu bien entendu? Demain, tu viendras avec moi au marché ! »

Le cinquième jour, Nasreddine et son fils arri-vèrent au marché portant l'âne sur leurs épaules. Les hommes éclatèrent de rire :« Regardez ces deux fous ; il faut les enfermer. Ce sont eux qui portent l'âne au lieu de monter sur son dos.»

Et Nasreddine Hodja dit à son fils :« As-tu bien entendu? Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire et à critiquer. Il ne faut pas écouter ce que disent les gens. »

jeudi 9 octobre 2008

Stephen Jourdain



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Cherchez-vous dans votre tête. Demandez-vous : suis-je vers le milieu, à un pouce derrière mon front ? ou plus bas , à gauche, du côté de l’oreille ? ou tout à fait dans le fond ? …Evidemment, vous n’y êtes nulle part. Et très vite, çà devient fort insolite, de n’y être nulle part. Et ce qui vous paraît encore bougrement plus insolite, c’est de ne pas être là, et que ceci ne change rien, c’est que dans cette pénombre déserte de votre crâne des pensées continuent de rouler – les vôtres, une vie, de sourdre, une mystérieuse vision, de voir – les vôtres, comme si le bonhomme absent, pour qui l’on se prenait, n’avait en réalité jamais été dans le coup ! Comme si depuis toujours un vulgaire passager de soi-même usurpait (grâce à sa casquette, sans doute) l’identité du conducteur ! Comme s’il restait à faire la connaissance de ce dernier personnage, du sujet réel de cette pensée, de cette vie, de cette vision !

extrait de "Cette vie m'aime" Stephen Jourdain


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samedi 4 octobre 2008

Rencontre avec des hommes remarquables





Extrait du film de Peter Brook

Adapté du livre de G.I Gurdjieff, ce film relate la quête d'un homme (Gurdjieff) animé d'une interrogation fondamentale: la recherche du sens de sa vie. Film remarquable... (difficile à trouver)

jeudi 2 octobre 2008

Rencontre avec Claudio Naranjo


Les 18 et 19 octobre 2008

Clos Ermitage à Le Howald Alsace, France



Conférence du Dr Claudio Naranjo

qui présente son travail pour la première fois en France

La conférence sera suivie d´un stage expérimentiel


Conférence: 18 Octobre 2008 à 19h00


"La dimension spirituelle dans la psychothérapie et dans l´éducation"

Stage d´une demie journée: 19 Octobre 2008 de 10h00 à 16h00

"Les dimensions de l´amour, la recherche de l´amour
et les subtils jeux de l´amour
"

Durant le stage, les participants sont invités à réfléchir sur l'idée que la recherche de l'amour bloque la capacité à exprimer l'amour. Suivant la structure de sa personnalité, l'homme est insatisfait, ressent un manque de compassion et de respect envers l’autre et envers soi-même, ainsi que d'ouverture au plaisir.

Nous sommes des êtres possédant trois cerveaux liés directement aux trois capacités : penser, sentir et agir. Au cours de ce séminaire, nous allons explorer les trois formes d’amour humain correspondantes : Eros, Agape, et Philia.

Traduction simultanée de l’anglais

Prix : 100 € pour la conférence et le stage

Inscription : Tél: +0033 (0)3 88 08 31 31
site Internet: www.clos-ermitage.com

Claudio Naranjo, docteur en médecine, philosophe et ancien directeur du centre d'étude d'anthropologie médicale à l'Université du Chili, a enseigné la psychiatrie sociale à l'école du journalisme et la psychologie de l'art à l'Université Catholique. Claudio Naranjo est président honoraire de deux instituts de Gestalt et associé de l'institut de recherches culturelles de Londres. Suite à ses contacts décisifs avec Oscar Ichazo, le père de l'Ennéagramme, avec Idris Shah et Tarthang Tulku Rimpoché, il établit un lien entre les psychothérapies et les traditions spirituelles. Claudio Naranjo, fondateur de l'institut SAT, est considéré comme un pionnier du mouvement pour le potentiel humain. Il présente son travail pour la première fois en France.


lundi 29 septembre 2008

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L'essentiel c'est qu'on sache voir,
qu'on sache voir sans se mettre à penser,
qu'on sache voir lorsque l'on voit,
sans même penser lorsque l'on voit
ni voir lorsque l'on pense.

Mieux vaut voir une chose toujours pour la première fois que la connaître,
Parce que connaître c'est comme n'avoir jamais vu pour la première fois,
Et n'avoir jamais vu pour la première fois c'est ne savoir que par ouï-dire.

Fernando Pessoa
1888 -1935

(Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes, trad. Armand Guibert, nrf Poésie/Gallimard)

vendredi 26 septembre 2008

La vérité est un pays sans chemin.... Krishnamurti

La croyance par Krishnamurti


La croyance par Krishnamurti

"L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition."

Krishnamurti

lundi 22 septembre 2008

Rencontre avec David Ciussi près de Bordeaux les 11et 12 octobre 2008

( Cap ferret) les 11 et 12 Octobre 2008

Un atelier avec David est plus facile à vivre qu’à décrire. Plus d’intimité avec nous-même, une plus grande présence corporelle, une sensation d’unité avec ce qui est nous font retrouver une force et une plus grande honnêteté intérieures. Ce bain d’intériorité nous permet d’être plus vrai dans la relation avec les autres et d’intégrer le moment présent et la dimension sacrée dans la vie de tous les jours. David nous ramène à ce qui est, au réel de l’instant. Avec bienveillance, en se fondant sur les questions des participants et par le biais d’exercices simples, il nous montre les mécanismes qui nous permettent de nous échapper du présent. Le travail conscientisé dans le corps, l’énergie du groupe, les exercices ludiques de prise de conscience dans le réel sont autant d’outils qu’il utilise ; il nous fait voir ainsi les vieilles peurs que nous cultivons à notre insu, nos tactiques d’évitement, nos béquilles mentales, tout ce que nous avons construit avec la ferme conviction que c’est bien nous… Cet appel à la lucidité nous invite à la transformation.

Consultant en sciences humaines domaines d’interventions : Philosophie, pédagogie et relations humaines) et psycho -gérontologue. David CIUSSI enseigne dans différentes universités (faculté de Médecine, I.U.T.) et dispense de la formation continue dans les hôpitaux et maisons de retraite. Pédagogue de l’Essentiel, Il a écrit plusieurs livres et est chroniqueur dans différentes revues et journaux nationaux et internationaux.

Lieu de la rencontre : chez Sarah Quérandeau
tel. 05 56 60 85 28 8 allée gentil d’Armagnac- Piraillan

¤ PROGRAMME des samedi et dimanche
10h30-12h30 Entretien-conférence
13h00-14h30 Repas pris chez Sarah. Amenez vos plats pour un partage……
14h30-18h3O Entretien-conférence

Pour vous inscrire: : Mireille Bouissière
05 65 10 84 30 ou 06 61 41 39 49

mireille.bouissiere@orange.fr

David Ciussi, 46, bd de cimiez 06000-Nice
tel : 04 93 81 39 05 – 06 76 28 21 86 –
david.ciussi@numericable.fr - site : davidciussi.net ou efpa.fr

Participation financière :
les deux jours : 100 euros - couple : 190 e
Un jour : 60 euros - couple : 120 euros

http://www.efpa.fr/
http://www.davidciussi.net/

samedi 20 septembre 2008

Venue de Jean Bouchart d'Orval à Bordeaux



RENCONTRE AVEC JEAN BOUCHART D'ORVAL

DIMANCHE 21 SEPTEMBRE à BORDEAUX


Regard avec Jean Bouchart d'Orval

TOUT VA BIEN !

Qu'est-ce qui pourrait bien aller mal ?
Par définition ce qui arrive va bien. Quand j'estime que ça ne va pas bien, c'est que je me prends pour cette restriction de moi-même que j'en suis venu à appeler moi.
Mais même alors tout va bien.
Pourquoi s'inquiéter ? Il n'y a rien à résoudre dans la vie. Quand on voit cela, tout s'éclaire en un instant. Même quand on ne le voit pas, tout va bien; mais on ne le voit pas...
Dans le cours de nos échanges, certaines méditations pratiques seront suggérées.


Entretiens et méditation dans un espace intimiste

www.omalpha.com


DIMANCHE 21 SEPTEMBRE - 10H / 17H
Paricipation financière 50€

Possibilité de pique-niquer sur place

SALLE DE YOGA ELIZABETH RAPAPORT
68 RUE STEHELIN RESIDENCE ALIENOR
BORDEAUX CAUDERAN

RENSEIGNEMENTS:
Jean-Marc Martin
06 16 80 20 93 / 05 56 44 08 78







vendredi 19 septembre 2008

Quelques instants avec Karl Renz




Karl Renz


















Qu'est-ce que la réalisation et comment la définis-tu ?

Reconnaître spontanément que l'existence précède rien et tout. Sans aucune préparation, en dépit de - et non à cause de - la recherche de la connaissance. La révélation du présent éternel. L'absence du " moi " et donc l'absence de tout concept de séparation et d'union, de naissance et de mort, de Dieu et du monde, de jaillissement et de disparition, etc.

L'absolu est conscient de lui-même, c'est pourquoi il est ce qui est. Pure connaissance de Soi, en découvrant que tout ce qui peut être connu est une fausse connaissance. La disparition définitive du temps et de tout ce qui paraît s'inscrire dans le temps. Et cela s'applique également à ce que je viens de dire sur la libération, la vérité, etc.

Ces descriptions ne font qu'indiquer ce qu'il n'est pas nécessaire de connaître ou de réaliser pour être ce qui est. Et c'est ce que tu es : l'Etre absolu, éternellement harmonieux.


Comment ta recherche de la libération/vérité a-t-elle commencé ? Quelle a été ta voie ou ton expérience personnelle ?

Déjà enfant, j'avais observé une totale dichotomie dans mes expériences. Je me sentais tout à fait détaché, en parfaite harmonie avec l'univers, et la minute suivante, je sombrais dans le plus sombre désespoir et je voulais disparaître, mourir. Du bonheur paradisiaque à la tristesse suicidaire.

Bien sûr, je ne voulais vivre que les moments agréables. Et ce souhait déclencha la recherche. Non pas de la vérité ou de la libération, vois-tu, mais du bonheur permanent, de l'abolition de la souffrance. Dès le début, ce fut mon but.

Ce qui impliquait la recherche de moyens et d'outils appropriés. D'abord le sexe : cette expérience me révéla que la soi-disant petite mort, ou orgasme, est une satisfaction fort passagère, et qui dépend d'un partenaire. Ce n'était donc pas une solution.

Puis à travers les drogues, qui peuvent créer un état libre de souffrance. Mais par la suite, lorsque leurs effets s'estompent, il reste encore plus de souffrance.

L'affection ou l'amour des amis, de la famille ou d'un partenaire perdit aussi de son sens lorsque je constatai que mon bien-être dépendait de leur comportement. Cela ne résolvait pas non plus mon problème.

Puis je commençai à lire des livres ésotériques, principalement sur la religion, les shamans, la magie, etc. Pendant toute une période, je fus fasciné par Castaneda, don Juan et la notion de liberté.

Jusqu'à la fin des années 70, où je pris soudain conscience, au cours d'un rêve, que j'étais en train de rêver. C'est alors que je me souvins d'une technique de don Juan qui consistait à observer ses propres mains tout en rêvant. Je soulevai alors mes mains pour les examiner.

Tout à coup, quelque chose qui jusque-là avait paru dormant, s'éveilla en moi ; et dans cet éveil, d'abord mes mains, puis mon corps tout entier, commencèrent à se dissoudre.

Je reconnus la mort. Et cette constatation déclencha instantanément la peur. Tout d'abord, je me débattis pour sauver ma vie avec une énergie que je n'avais jamais connue auparavant. Une force inexplicable, qui m'apparut comme un vide noir, était sur le point de m'exterminer. Même après m'être réveillé, le combat persista dans mon lit.

Ensuite, après ce qui parut durer cinq heures, une acceptation de cette extinction survint brusquement, et ce qui avait pris la forme d'un vide noir se transforma en lumière éblouissante : c'est ce que j'étais devenu. Une lumière brillant de son propre éclat.

Après ce qui sembla une éternité, lentement, cette lumière fit place à la perception normale de Karl et du monde. Tout reprit la même apparence qu'avant, mais la perception était maintenant absolument détachée de ce qui était perçu. Une distance et une aliénation totales par rapport au monde.

" Ce n'est pas ma maison ", fut la seule pensée. Le " ma " se perdit dans un état sans " je ".

Avec l'éveil de la conscience cosmique, le processus de dissolution du concept " Karl " avait commencé.

Dans cette prise de conscience où les expériences se révélaient fausses et prenaient l'apparence du rêve, ce n'était qu'une question de temps pour que l'histoire personnelle, et avec elle l'histoire de l'univers, soit consumée par le feu de cette conscience.

Ce processus " de la conscience individuelle à la conscience cosmique ", du personnel à l'impersonnel, que l'on appelle illumination, est toujours unique et ne peut jamais être reproduit ni imité. De même que seul existe l'Etre absolu, de même chaque expérience est absolument originale.

Pendant une longue période d'une quinzaine d'années, cette conscience impersonnelle fut ma demeure. KO (coma) était devenu OK (amok). J'étais un " rien " ambulant. Totalement identifié avec ce " rien ".

Le propriétaire de rien. Le petit " je ", maintenant énorme, étais devenu un rien gigantesque. L'arrière-plan regardant le premier plan comme une illusion. Une illusion en contemplant une autre. Le soi-disant témoin. La sagesse déclarant : " Je ne suis rien ".

Apparemment, quelque chose considérait ce non-être comme un avantage, et pour cette raison sourdait une peur subliminale de perdre le privilège de cette clarté.

Jusqu'à ce que, au cours des années 90, d'un présent à l'autre, comme un simple coup d'œil, un simple " Ah ! Ah ! ", survienne la certitude absolue d'être ce qui est. D'être ce qui jamais ne peut être, ni jamais ne fut, autre que le Soi.

Le Soi existe et il n'existe rien d'autre que le Soi, et cela signifie l'acceptation totale de ce qui a toujours été. Cela signifie la connaissance de Soi, la réalisation du Soi.

Que le vécu soit personnel ou impersonnel, l'absolu est toujours le Soi absolu, et n'a jamais besoin d'aucune réalisation.

Le Soi est toujours réalisé et ce qui se manifeste comme la conscience dans la réalisation (actualisation de la réalité) ne se réalisera jamais soi-même. C'est dans ce sens qu'il n'y a jamais eu de personne réalisée et donc de nécessité de se réaliser.


Est-ce que la découverte de la vérité a apporté certains changements dans ta vie ?

Ce qu'il y a de fondamental, c'est que les notions de " mien " et de " tien " n'existent pas et n'ont jamais existé. Ce qui seul et seulement existe ne peut ni vivre ni ne pas vivre.

Ce que l'on nomme la vie est en perpétuel changement. Le rêve et ses différents états sont constamment soumis au changement. Ainsi que le corps qui se manifeste dans le rêve, dans le monde, et son comportement.

Mais quelle que soit son apparence, c'était, c'est et ce sera toujours ce qui est. Avec ses variantes infinies, la réalisation du " réel " est éternelle. La paix immuable de l'Etre. Et c'est ce que je suis.

As-tu eu un maître ? Est-il important d'avoir un maître, un guru ? Quelle est la relation entre le guru et le disciple? As-tu des disciples ?

Non, je n'ai pas eu de maître. Pour ce qui ne dépend pas du temps pour être conscient de soi, rien de ce qui s'inscrit dans le temps n'est requis. L'éveil est toujours spontané, sans nécessité. On l'appelle aussi " l'accident divin ". Il se reconnaît en dépit de - et non pas à cause de - tout ce qui va et vient. Ce qui annule la question portant sur ce qui est important et ce qui ne l'est pas.

Le Soi est le seul maître que je connaisse. Il se réalise dans l'oubli comme dans la découverte. Dans ce sens, il est le maître et le disciple, et il se donne constamment des leçons absolues.

Le Soi se révèle à lui-même, par son omniprésence, dans le présent éternel. Le disciple surgit avec le maître, de même que la question implique la réponse. A partir d'une absence de désirs, un désir se manifeste dans le temps et se dissout en se réalisant, exactement comme chaque question trouve son salut à travers sa réponse. C'est la loi karmique de la conscience. C'est pourquoi il n'y a ni maître ni étudiants, seulement des questions et des réponses.


Est-il nécessaire de faire un travail sur soi-même, de se développer (par exemple de travailler sur les aspects négatifs, etc.) ? Certains enseignants affirment que tout cela n'existe pas, que nous sommes entièrement libres, que rien ne doit être accompli. Qu'est-ce que cela signifie ?

C'est exact. Pour être ce que tu es, ni travail ni développement ne sont requis. Toutes les notions de voie, de développement et même de connaissance apparaissent avec la première pensée " je ". Cette première idée crée le temps, l'espace et donc l'univers entier. Tant que cette pensée " je ", qui signifie séparation, dualité, souffrance, apparaît réelle, le désir d'unité existe - et, avec lui, la recherche d'une porte de sortie - afin de mettre un terme à la souffrance.

La première pensée erronée, " je ", engendre la fausseté de tout ce qui s'ensuit. C'est pourquoi, seulement par la certitude absolue que l'on existe avant que la pensée " je " ne se manifeste (reconnaissant ainsi le faux comme tel et supprimant par ce moyen la racine de tout problème), peut-on être ce que l'on est.

En étant ce que tu es, ou plus précisément, comme tu es, absolu, antérieur à tout et à rien, tous les concepts s'anéantissent.


Peux-tu parler des relations entre hommes et femmes ? A première vue, elles sont très prometteuses, pourtant elles font terriblement souffrir. Est-il possible d'atteindre la vraie libération à travers une relation ?

Existe-t-il quelqu'un qui aurait une relation et la nécessité de se libérer ? Là est la véritable question. Le désir de chaque union (désir d'unité) repose sur la notion de séparation. Ce qui provient d'un mensonge peut-il conduire à la vérité ? Ce qui est dépendant, mort par nature et tributaire du temps, peut-il t'aider à réaliser ce que tu es ? Là où la notion d'unité s'élève, il y a dualité : unir ce qui est séparé ; et tout cela apparaît et disparaît en même temps que la fausse notion " je ". Revenons donc à la véritable question : " Pour qui, et dans quoi, se manifeste le " je" " ?


As-tu un enseignement et, si oui, quel est-il ?

Réalise que tout est un mensonge, et surtout celui qui reconnaît que tout est un mensonge.


Pourquoi donnes-tu ces entretiens ?

Ils font partie de l'Etre, ou en sont un aspect. Personne ne parle et personne n'écoute. Sans rime ni raison. A la question " pourquoi ? ", il n'existe qu'une réponse : " Pourquoi pas ? "


Comment peut-on intégrer ce que vous dites dans la vie quotidienne ?

Ce qui est ne requiert aucune intégration, et ce qui n'est pas ne sera jamais intégré. Reconnais la parfaite réalisation de la réalité et sois ce que tu es. Tout est exactement comme c'est, car l'Etre s'est manifesté de cette manière et pas autrement.


Peux-tu parler de la mort ? Certains affirment qu'il faut " mourir avant de mourir ".

La seule mort possible est celle de l'ego (la notion de séparation). Mais comment ce qui n'existe pas peut-il mourir ? Voilà la question. Comment ce qui n'est qu'une apparence, et ne se laisse appréhender que par les sens, peut-il mourir ? Comment le mensonge de la séparation peut-il disparaître ? Pour quelle raison, ou pour qui, " ce qui n'existe pas " doit-il disparaître ?

Seulement lorsque le Soi se reconnaît absolument dans tout ce qui est, car rien n'existe que l'Etre indivisible ; la vérité et rien que la vérité, le Soi et rien que le Soi.

Lorsque la vérité ne voit qu'elle dans tout ce qu'elle perçoit, lorsque Cela et seulement Cela est ce que tu es, lorsque le rêve et le rêveur ne font qu'un dans l'absolu.

Pour l'absolu, rien ne doit disparaître, car l'absolu est la seule réalité. Reconnaître que l'ego n'est qu'une ombre éphémère dans le présent éternel annihile son apparente réalité.
Traduit de l'anglais par Anasuya.