lundi 27 décembre 2010

Parfum de silence....



As-tu un bâton
Avec un seul bout ?
Non !
Alors y a-t-il une chose
Sans une autre ?





La non-dualité
Est
La dualité acceptée



Perdre un idéal est
Perdre une idée.
Une idée
perdue
N'est rien d'autre que Rien


Que faut-il que je fasse
Pour être heureux ?
Admettre également le malheur
Lorsqu'il passe


L'égo est à la Totalité
Ce que la vague est à l'océan
Doit-on supprimer la vague
Pour trouver l'océan ?


Être Un avec ce qui Est
Ne relève pas du faire
Puisque déjà là


"Lacher prise"
Ce n'est pas lâcher le tenu
Mais s'absenter en tant que tenant


Est-ce qu'un jour dans ta vie
Tu as vécu un instant
En dehors de Maintenant ?



vendredi 24 décembre 2010

Advaïta Vedanta




RAMANA MAHARSHI

Vous pouvez rester où vous êtes et continuer votre travail.

Quel est le courant souterrain qui donne vie à l'esprit, et lui permet de faire tout ce travail ?

C'est le Soi.

C'est cela la véritable source de votre activité.
Soyez conscient de cela pendant votre travail, et ne le perdez pas de vue..

Considérez avec attention l'arrière-plan de votre esprit, même pendant que vous êtes engagé dans une activité.

Pour cela, ne vous dépêchez pas, prenez votre temps.

Gardez bien vivant le souvenir de votre nature véritable même pendant votre travail, et évitez la précipitation qui vous fait l'oublier.

Soyez réfléchi.

Pratiquez la méditation pour calmer l'esprit et le rendre conscient de sa relation exacte au Soi, qui en est le support.

N'imaginez pas que c'est vous qui êtes en train d'effectuer le travail.

Pensez que c'est ce courant sous-jacent qui s'en charge.
Identifiez-vous à lui.

Si vous travaillez sans précipitation, avec ce souvenir présent à l'esprit, votre travail ou votre emploi n'a aucune raison d'être un obstacle.

La chose importante est de vérifier que l'esprit ne se tourne pas vers l'extérieur, mais vers l'intérieur.

La décision d'aller à tel ou tel endroit, d'abandonner ou non ses obligations, n'appartient pas à l'homme.
Tous ces évènements se produisent en fonction de notre destin.

Dès notre entrée dans l'existence, les activités que doit accomplir le corps sont fixées.
Il ne vous appartient pas de les accepter ou de les rejeter.

La seule liberté que vous possédez est de tourner votre esprit vers l'intérieur et par là même de renoncer à l'activité.


Pour toutes vos soi-disant activités, ce ne sont pas les vôtres, ce sont celles de Dieu.


Les activités du Sage ne sont en aucune façon un obstacle à la non-action et à la paix de l'esprit. Il sait qu'en vérité toutes les activités ont simplement lieu en sa présence, mais que lui ne fait rien.

source : Sililia

lundi 20 décembre 2010

Soufisme





RÛMI

Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé.

Au delà du bien faire et du mal faire existe un espace.
 C'est là que je te rencontrerais.


ABD EL-KADER

Dieu et la créature sont deux noms 
qui désignent en fait un seul et même Nommé :
 à savoir l'Essence divine qui Se manifeste par l'un et par l'autre.

La Réalité divine,
 lorsqu'elle "s'assemble" avec les créatures en mode strictement conceptuel, 
se cache au regard de ceux qui sont spirituellement voilés : 
ceux-là ne voient que les créatures.
 Inversement, ce sont les créatures qui disparaissent sous le regard 
des maîtres de l'Unicité de la contemplation, car ils ne voient que Dieu seul. 
Ainsi, Dieu et les créatures se cachent l'un et l'autre
 mais de deux points de vue différents.


samedi 18 décembre 2010

Évangile de Thomas



ÉVANGILE APOCRYPHE DE THOMAS

Voici les paroles cachées que Jésus le Vivant a dites et qu'a transcrit Didyme Jude Thomas.

Et il a dit : " Celui qui parvient à l'interprétation de ces paroles ne goûtera point de mort ! "



Jésus dit : " Que celui qui cherche ne cesse point de chercher jusqu'à ce qu'il trouve ; lorsqu'il trouvera, il sera troublé ; et lorsqu'il sera troublé, il admirera, et il régnera sur l'univers ! "

 Jésus dit : " Si ceux qui vous guident vous disent : " Voici, le Royaume est dans le ciel ! "- alors les oiseaux du ciel y seront avant vous. S'ils vous disent. " Il est dans la mer ! "- alors, les poissons y seront avant vous, Mais le Royaume est à l'intérieur de vous et il est à l'extérieur de vous ! "

 Jésus dit : " Si les gens vous demandent : " D'où êtes-vous venus ? " dites-leur : " Nous sommes venus de la Lumière, du lieu où la Lumière se produit d'elle-même jusqu'à ce qu'elle manifeste l'image. " Si l'on vous dit :" Qu'êtes-vous ? "- dites : " Nous sommes ses fils et nous sommes les élus du Père qui est vivant. " S'ils vous demandent : " Quel signe de votre Père est en vous dites-leur : " C'est un mouvement et un repos ". 

 Jésus dit : " Je dis mes mystères à ceux qui sont dignes de mes mystères ; quand ta main droite fera, que ta main gauche ignore qu'elle le fait. "





lundi 13 décembre 2010

Bhagavad Gîta





Qui voit l'acte dans le sans acte
 et le sans acte dans l'acte,
celui-là est un sage parmi les hommes;
il est en état d'union, il fait la totalité des actes.






jeudi 9 décembre 2010

Tao Te King



         11


Trente rais se réunissent autour d'un moyeu. C'est de son vide que dépend l'usage du char.

On pétrit de la terre glaise pour faire des vases.

C'est de son vide que dépend l'usage des vases.

On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison. C'est de leur vide que dépend l'usage de la maison.

C'est pourquoi l'utilité vient de l'être, l'usage naît du non-être.







mardi 7 décembre 2010

Steven Harrison



Quatrième de couverture :
Auteur de plusieurs best-sellers très largement lu Outre-Atlantique, Steven Harrison se penche ici sur la relation. Stimulant et provocateur, il dresse un pont innovant, à partir du désastre de notre addiction à la séparation, vers un Amour qui ne connaît pas de limites. Toutes les questions gravitant autour de la façon dont nous entrons en communication avec nous-mêmes, les autres et le monde sont passées au crible d'un bon sens décapant épicé d'une bonne dose d'humour. Égocentrisme, solitude, sexe, famille, conditionnement, amour, mort, espoir, peur, inconnu, identification... L'état des lieux est sans complaisance. L'éventail des idées reçues et des notions erronées qui gouvernent notre vie est impressionnant. Avec une grande patience, l'auteur démonte les rouages les plus secrets de notre comportement et nous offre un chemin à travers nos difficiles problèmes de relations. La basse psychologie et les professionnels du devenir ne sont pas épargnés au passage et leur faillite clairement démontrée. La religion est réévaluée dans le contexte de notre conditionnement et de nos projections et la spiritualité elle-même fait ici l'objet d'une inflexible remise en question. De l'évaporation de nos alibis et faux-fuyants infantiles naît par touches délicates et successives une compréhension transformatrice de la relation véritable. Tout en restant très clair sur le fait que la survenue et la maturation de cette nouvelle vision de la vie nous incombe, l'auteur nous offre au fil des chapitres de cet ouvrage une direction inattendue vers laquelle tourner notre regard avec des yeux neufs. Ce livre met à notre portée le bonheur et la paix d'un nouveau paradigme où la relation n'est pas ancrée dans le temps et l'espace, mais en laquelle le deux se fond en l'un. Le défi d'un nouvel essor dans la vie nous est lancé....
Ed. Accarias l'Originel Déc. 2010


Alan Watts





La solution au problème ?


" Mais ", me direz-vous, comment en venir à bout ? " Je réponds à cela qu'il s'agit d'une mauvaise question; de quoi faut-il venir à bout? Vous ne pouvez pas vous débarrasser des hallucinations qui donnent substance à votre ego à l'aide de votre ego. Désolé, mais c'est impossible, comme de se soulever en tirant sur ses propres bottes. On n'éteint pas le feu avec le feu: si vous essayez de vous débarrasser de votre ego à l'aide de votre ego, vous tombez dans un cercle vicieux. Et vous risquez fort de ressembler à quelqu'un qui redoute de se faire du souci du fait qu'il est soucieux... vous tournez en rond sans fin en devenant toujours plus fou.

La première chose à comprendre quand vous vous dites: " que puis-je faire pour me débarrasser de mon faux ego ? C'est que la réponse est " rien" , car vous posez la mauvaise question. En demandant: " Comment puis-je, alors que je m'éprouve comme un ego, me débarrasser du sentiment d'être un ego? " On ne peut que vous répondre " impossible " Vous dites alors: " Mais dans ce cas, c'est désespéré! " Ça ne l'est pas. Simplement, vous n'avez pas reçu le message.

Si vous avez découvert que votre volonté et que ces trucs ne peuvent pas se débarrasser de cette hallucination, vous avez découvert quelque chose de très important. En comprenant que vous ne pouviez rien y faire vous avez réalisé que vous n'existez pas. C'est-à-dire " vous " en tant qu'ego n'existez pas, et c'est si évident que vous ne pouvez rien y faire. Vous constatez ainsi que vous ne pouvez pas vraiment contrôler vos pensées, vos sensations, vos émotions, et que tous les processus qui se produisent en vous comme hors de vous vous échappent complètement.

Mais alors, qu'arrive-t-il? Eh bien voilà ce qui arrive: vous observez ce qui se passe. Vous voyez, vous ressentez tout ce qui se produit, et vous constatez soudain, à votre grand étonnement, que vous pouvez parfaitement vous lever, marcher jusqu'à la table, y prendre un verre de lait et le boire : il n'y a rien qui s'oppose à ce comportement. Vous pouvez toujours agir, vous pouvez toujours bouger, vous pouvez toujours fonctionner de façon rationnelle mais vous avez soudain découvert que vous n'étiez pas ce que vous croyiez être. En tout cas pas cet ego qui pousse et tire à l'intérieur de son sac de peau.

Voici que vous vous éprouvez vous-même et le monde entier d'une manière nouvelle - le monde entier comprenant votre corps et tout ce dont vous faites l'expérience pendant votre vie. C'est intelligent. Ayez confiance.

source : Non-dualité

vendredi 3 décembre 2010

Della



« Nous baignons tous dans cet élan naturel d'éveil à notre Vraie Nature.
 
Certains en ressentent l'appel avec intensité.  D'autres ont cette chance inouïe de plonger dans son Évidence sans avertissement.  Processus étrange s'il y en a un...
Bien des questions pour un mental en quête de paix devant le Mystère.
 
La Vérité n'est-elle pas qu'un point de vue qui résonne
avec notre nectar propre de Sagesse ?
Tant de douces saveurs dans ce monde pour en arriver à Maintenant. »
 
 
 
J'ai tenté toute ma vie d'atteindre cet Éveil, qu'est-ce que je dois faire pour y arriver ?
Le chemin de chacun est unique et fait également partie du Tout que le mental ne peut saisir.
Le petit (personnalité, émotions, jugements) peut croire qu'il y a quelque chose à faire et tant qu'il souhaite être en contrôle, l'attention est mise sur un objectif futur inexistant dans le Moment.  La souffrance est créée, le bonheur passager, et la quête se poursuit...
 
Il n’y a nulle part où aller ni rien à faire pour Être.  La porte d’entrée vers cette réalisation réside dans l’arrêt de notre lutte contre ce qui Est, ici et maintenant.  Plongeon vertical certain, qui prend parfois la couleur d’un processus de deuil chez le petit qui aimerait bien continuer à rêver.
 
 
 
Arrêter la lutte signifie-t-il de mettre un terme à notre mental ?
Cesser l'activité mentale m'apparait être un objectif bien cruel et en toute sincérité je doute d'en être capable !  C'est un peu comme si on demandait à un enfant de cesser de se manifester.  La Conscience observe ce mental, elle Est à la fois cette musique qui joue et le Silence qui le permet.
 
Dans le Présent, si le mental se manifeste, alors il se manifeste tout simplement.  C'est un des nombreux visages que prend le Divin dans ce moment.
 
 
 
Comment puis-je cesser de souffrir si je ne peux contrôler mon mental ?
Êtes-vous la douleur de votre doigt qui vient d'être frappé accidentellement par un marteau ?  Êtes-vous votre mental qui a peur, qui a des opinions sur tout, qui tient à certaines croyances ?
 
Ce qui désire contrôler votre mental est ce même mental qui veut contrôler une situation qui n'est pas acceptée.  Toute réaction de fuite du moment provient du « petit ».  Tout accueil de ce qui Est est issu de cet Espace Divin ouvert et aimant de qui Nous sommes.
L'invitation ici est peut-être d'accueillir cette impuissance à contrôler votre mental, à accueillir votre peur de souffrir dans le moment, même à accueillir l'incapacité à accueillir...
 
  
 
Mais alors, on devient passif et on subit les événements sans réagir ?
L'accueil de ce qui Est inclut Tout : la réaction et l'absence de réaction.  C'est à partir de cet Espace Infini d'accueil qu'émerge le mouvement harmonieux de la Vie; un mouvement qui résonne avec ce qui est Vrai pour nous, au-delà de la réaction immédiate modelée par un conditionnement qui voile l'élan Libre de l'Être.


Site Della


mardi 30 novembre 2010

Ma Anandamayi





La vision par excellence, c'est celle qui, une fois vue, ne laisse plus rien à voir et fait s'éteindre même le désir de voir.

***
La vie à la maison en elle-même peut être un ashram.
***
Vous cherchez à apaiser le manque par le manque. c'est pourquoi le manque ne disparaît pas, et le sens du manque non plus. Quand l'être humain s'éveille à la conscience aiguë du manque, c'est alors que le questionnement spirituel devient authentique. Vous devez garder présent à l'esprit que ce n'est que lorsque le sens du manque devient sens du manque de connaissance du Soi que la Quête réelle débute.
*
Ayez une intensité intérieure aussi vive que celle d'une personne s'enfuyant d'une maison en flamme.

vendredi 19 novembre 2010

Lee Lozowick


Lee Lozowick a tiré sa révérence....


Nous avions invité Lee à Bordeaux il y a une dizaine d'années, une belle rencontre intense et inoubliable, 3 jours de beaux et bons moments.... Lee est décédé cette semaine,
 il est inhumé aujourd'hui en Arizona, une pensée pour lui...


La biographie de Lee vu sur le site supervielle



LEE LOZOWICK

 Ascèse, ashram, et rock'n roll
Né à Brooklyn (New York) le 18 novembre 1943, Mr. Lee fut découvert par Yvan Amar et révélé par Gilles Farcet dans son livre L'homme se lève à l'Ouest. Lee Lozowick a grandi au sein d'une famille unie et chaleureuse où l'on échangeait des propos intelligents et tout en finesse. Très marqué par son père, Louis Lozowick (un artiste peintre dont le Metropolitan de New York possède plusieurs toiles), Lee le dépeint volontiers comme un homme très sage et spirituel bien qu'il ne fût affilié à aucune Église, ni ne se réclamât d'un quelconque credo ou système. Un jour où le jeune Lee interpellait son père à propos du divin et ce qu'il pensait de Dieu, son père lui répondit : « En ce domaine, c'est à chacun d'en arriver à ses propres conclusions. » Il refusa de lui dire quelles étaient ses convictions. Mais peu à peu, avec l'âge et la maturité, Lee va percer à jour la profondeur de la vie spirituelle de son père, en l'observant et en le regardant vivre.
Après un bref cursus universitaire pour devenir ingénieur chimiste, Lee Lozowick opte pour des études commerciales. Diplômé, il n'utilisera jamais ses compétences sur le marché du travail, hormis pour vendre des timbres de collection. Vers l'âge de 20 ans, il s'intéresse passionnément à un cours de développement personnel appelé le silva mind control. Fort de cet apprentissage, il s'engage véritablement pour étudier cette méthode et part suivre une formation au Texas, avant de revenir l'enseigner dans le New Jersey. Après plusieurs années d'enseignement de cette technique et après réflexion, il décide de l'interrompre car il en perçoit non seulement les avantages mais aussi les limites.
En juillet 1975, Lee Lozowick était un homme d'affaires prospère, d'une trentaine d'années, habitant dans le New Jersey, où il poursuivait une vie spirituelle et enseignait la méditation. Un matin, après une nuit extraordinaire et profonde de prière invocatrice, il s'éveilla pour se découvrir dans une condition qu'un certain nombre de traditions spirituelles appellent « éveil » ou « réalisation » au sens mystique et traditionnel du terme. Il prend alors conscience au-delà des illusions de la véritable nature du réel. II découvre un état de conscience inchangé. Non seulement il se maintient, mais il se développe. À ce sujet, Mr. Lee s'accorde volontiers pour dire qu'il n'y a pas de limites au développement de cet état de conscience et qu'en fait l'éveil constitue le début de la véritable évolution humaine. Après cette transformation intérieure radicale, des élèves qui avaient étudié la méditation avec lui depuis un certain temps se regroupèrent autour de lui et devinrent ses premiers disciples. La Hohm community venait de voir le jour, mais ce n'est qu'en 1980 qu'elle s'implante, au nord du désert de Sonoran, prés de Prescott en Arizona.
C'est en 1970 qu'il rencontre, en Inde, celui qu'il désigne comme son maître spirituel : Yogi Ramsuratkhumar (voir bibliographie). Au début, celui-ci ne semble pas attacher le moindre intérêt à recevoir ce jeune américain, très déterminé, qui fait le pied de grue devant sa porte. Ce n'est qu'en 1976 qu'il accueillera Lee à bras ouverts, le faisant s'asseoir à côté de lui en permanence durant son séjour, en signe de bénédiction et de reconnaissance.
Lee Lozowick utilise tous les aspects de la vie, du rock'n roll au théâtre et à l'art en passant par une éducation consciente des enfants, une pratique régulière de la méditation et un régime alimentaire végétarien, les considérant comme les éléments vitaux d'une discipline spirituelle. Lee travaille avec ses élèves dans les détails les plus courants de l'environnement de la communauté afin de créer une culture capable d'exprimer une certaine maturité de vie spirituelle, une relation objective avec les choses et les événements et une adoration du divin pouvant se manifester librement dans les dimensions quotidiennes de la vie ordinaire. Dans cet état d'esprit, il créa en 1967 un groupe professionnel de musique rock, Liars, gods and beggars (menteurs, dieux et mendiants), qui donne des concerts aussi bien aux ÉtatsUnis qu'en Europe.
Parce qu'il souligne à quel point il est important de pratiquer et de s'abandonner à la volonté de Dieu, Mr. Lee s'est gagné la réputation internationale d'être un maître capable de dénoncer à la perfection le mythe du New Age, si populaire en Occident, qui vante l'illumination facile et rapide. Selon lui, elle n'a aucune valeur contrairement à cette transformation spirituelle radicale et absolue de l'individu qui ne devient possible que lorsqu'il vit dans un contexte de référence à Dieu et non plus dans un contexte de référence à soi.
Depuis 1980, la Communauté du Hohm s'est étendue au-delà de l'ashram de l'Arizona dans un certain nombre de centres aux États-Unis, en Allemagne, en Inde et en France, à Anglès-sur-l'Anglin, près de Poitiers.

Texte de Lee Lozowick



L'acceptation :


Certains d'entre vous pensent certainement qu'ils acceptent ce qui est parce qu'ils ne peuvent le nier, mais ils ne l'acceptent pas pour autant. Dans votre mental, vous dites : j'accepte ce qui est, oui, oui, oui, mais je ne veux pas que ce soit comme ça, je voudrais que ce soit autrement. Par exemple : je fais tel métier, je gagne tant d'argent et j'habite dans telle maison, c'est ce qui est et je (accepte pleinement mais je n'aime pas ce travail, j'aimerais gagner plus d'argent, je n'aime pas cette maison, j'aimerais vivre ailleurs. Cela, c'est voir ce qui est mais ce n'est pas (accepter. Je peux tenter de modifier la situation mais, pour l'instant, ici et maintenant, c'est ainsi. Un aspect de l'acceptation, c'est l'absence de plaintes, l'absence de jugements. Voyez par vous-mêmes : au fur et à mesure que nous vieillissons, des petites douleurs commencent à apparaître, le dos devient moins souple, on entend ou on voit moins bien. Souvent, tout cela est incontournable et nous pensons que, simplement parce que nous admettons qu'on ne peut rien y faire, nous (acceptons. Extérieurement, nous disons: « Tout le monde vieillit, c'est comme ça » mais, en fait, nous sommes furieux, nous détestons ces handicaps, alors que (acceptation de ce qui est, tel que c'est, sous-entend par définition l'équanimité. Cela ne veut pas dire qu'on ne puisse pas changer les choses mais que, les choses étant ce qu'elles sont, nous les acceptons et que, si elles changent pour le meilleur ou pour le pire, nous l'acceptons aussi. Il y a donc une distinction très importante entre percevoir ce qui est et accepter ce qui est.
  Extraits de Oui et alors ? de Lee Lozowick, ed. La table ronde, p.43



La vie


La vie prend certains détours. La vie est bien plus vaste que nous et c'est vraiment dans l’ordre des choses que d'accepter l’inévitable. Je ne parle pas de l’inévitable dans l'avenir mais de l'inévitable maintenant. L'avenir, nous ne le connaissons pas et parler d'inévitable quand il s'agit de l’avenir, c'est vraiment pure imagination. Le futur n'est prévisible que dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à accepter le moment présent. Pour la plupart d'entre nous, l'avenir est inévitable parce que notre passé a défini notre existence et que nous ne faisons rien par rapport à cela. Si notre névrose est une névrose d'échec, nous pouvons être certains que nous allons échouer dans l'avenir. Tant que nous sommes dans le déni, tant que nous résistons, que nous réagissons au lieu d'accepter ce qui est, le futur est extrêmement prévisible : la même chose va se répéter encore et encore. Notre existence peut changer mais notre réaction va être la même à chaque fois où que nous soyons. Vous avez déménagé après avoir vécu à l'étranger mais il est probable que vous auriez rencontré là-bas les mêmes difficultés que celles que vous rencontrez en France et que vous auriez réagi de la même façon. Ce qui peut tout changer, c'est la manière d'accepter les choses telles qu'elles sont parce qu'alors l'avenir n'existe pas. Même l'instant suivant n'existe pas : quand l'instant suivant vient, il est toujours maintenant. Dans cette optique, tout est possible et le vieux scénario prévisible ne se répète pas. Arrêtez de prétendre que vous êtes plus grand(e) que la vie et cessez d'être frustré(e) parce que la vie ne suit pas vos ordres.
Parfois on a fait tout ce qu'il fallait faire et néanmoins la vie ne répond pas. Ce n'est pas la peine de se demander si on s'y est mal pris car là n'est pas la question. On peut avoir fait tout le nécessaire mais peut-être n'était ce pas le moment opportun ou y a-t-il une cause que nous ignorons. Travaillez donc avec votre existence telle qu'elle est. Souvent, c'est l'attente elle-même qui éloigne la réalisation. Si vous vous contentez d'être un avec ce qui est, avant même de vous en apercevoir vous aurez déjà obtenu ce que vous vouliez depuis toujours. C'est comme si, dès que vous arrêtez de tendre vers quelque chose, cette chose vers laquelle vous tendiez vous tombe dans le giron.
Extraits de Oui et alors ? de Lee Lozowick, ed. La table ronde, p.173



La pratique


Quelle importance cela a-t-il de savoir pourquoi ces larmes coulent ? La formule de la pratique, ce n'est pas « acceptez ce qui est tel que c'est, à partir du moment où vous savez pourquoi c'est ainsi ». La pratique, c'est simplement « acceptez », que vous sachiez pourquoi ou pas. Vous n'avez pas à comprendre pourquoi les choses sont comme elles sont ou d'où cela peut bien venir. Si cela se révèle, très bien et, si cela ne se révèle pas, peu importe, ça ne change rien à l'acceptation. Le mental veut toujours chercher, découvrir, trouver des raisons, il veut du rationnel, du linéaire mais la vie n'est pas tout le temps rationnelle ou linéaire. Le centre de la pratique, c'est l'acceptation. « Ce qui est » n'a pas de définition, c'est simplement ce qui est.
Extraits de Oui et alors ? de Lee Lozowick, ed. La table ronde, p.176



dimanche 14 novembre 2010

Denis Marie


De la tête au cœur


Se lâcher dans l’instant, c’est comme sauter dans le vide ou plonger dans l’océan. C’est une immersion, un engagement total. C’est cette “entièreté” qui, enfin, complétera notre démarche spirituelle.
Notre tendance est de nous préserver, de conserver une base de repli. Tous les jours, d’année en année, nous répétons, nous simulons un “pas” que nous ne franchissons jamais. Nous avons peur de tout perdre en nous abandonnant à l’Ouverture et au Vivant. Cependant, ne sommes-nous pas déjà perdus dans notre illusion, en proie au doute et aux incertitudes ?
Le cercle représente la limite symbolique dans lequel nous nous cantonnons. L’illusion c’est de croire en son pouvoir. Sinon, nous verrions que la plage sur laquelle il est dessiné est la même à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Lecture des signes

Par moment, il y a des vents qui nous agitent à travers la pensée et les émotions. Pourtant, ceux-ci ne peuvent réellement remettre en cause notre stabilité fondamentale. “Quand le drapeau s’agite dans le vent, il ne bouge pas.”(*) Il ne s’écarte pas de sa nature de drapeau. Il conserve son identité. Il ne devient pas “autre chose”.  Ces manifestations, ces expressions, bonnes ou mauvaises, attestent l’Être qui se trouve à l’origine. Elles ne peuvent en aucun cas le remettre en cause. N’y voyez pas une menace, mais, au contraire, une confirmation.
* Koan zen
(Le mouvement au sein de l’immuable, chapitre 4, page 46)

Plonger dans le “Grand Bleu”


Il y avait dans ce reportage à la TV, une religieuse qui témoignait à propos de sa pratique. Parlant de la prière, elle disait : « Prier, c’est plonger en Dieu. » Cette formule m’a beaucoup frappé. Ce qui est intéressant, c’est le caractère actif et déterminé de la démarche. Dans ce cas, ce qui est mis en avant n’est pas un “abandon” ou une méditation “passive”, comme il est souvent question. Il est probable que ce soit le Moi illusionné qui, au départ, s’élance dans l’aventure. Mais qu’importe, l’aspect entier et abrupt de la “descente” la rend redoutable. Au minimum, on ressort “mouillé” et “rafraîchi”. Ces plongées dans l’absolu se font à la mesure de notre soif. Elles vous laissent une saveur qui vous transforme à jamais.

Notes
1/ Il y a des “faires” qui prolongent l’illusion et il y en a d’autres qui permettent de la dépasser.
Nous savons aussi que le “ne pas faire” peut également devenir un “faire”.
Bien que “fond” et “forme” soient un, du point de vue illusionné nous sommes enclins à les opposer.
Nous pensons que la “forme” créer un problème avec le “fond”. J’ai parlé de la dualité dans plusieurs billets, comme dans “Château en sable”.
Il n’y a pas de réelle dualité, mais une croyance en une séparation en un second. C’est pour cela que vouloir agir contre revient souvent à la renforcer.
Pour invalider cette croyance, il y a une attitude (une sobriété) qui consiste à ne pas la conjuguer, à ne pas l’alimenter de façon qu’elle s’épuise et que le jeu tombe, révélant ainsi la Nature absolue.
La seconde approche, plus active, consiste à “dépasser” la forme pour contacter le fond. Intellectuellement, nous savons que la forme est le fond et que le fond est la forme. Il s’agit d’utiliser la forme comme d’un tremplin. Le tremplin appartient au relatif, à la terre, cependant, il a la capacité de nous pousser vers le ciel, vers l’absolu. “Plonger” dans ce cas, est une forme absolue, une “forme tremplin”, qui nous permet de nous élever au-delà des croyances, de les invalider.

L’humour du “jeu”


imageC’est la vérité qui libère, pas “l’histoire”.
Il nous arrive d’aborder notre démarche spirituelle comme une sorte de challenge, comme une lutte contre l’illusion. Nous appuyant sur une certaine technicité et une volonté farouche pour mettre en œuvre certains principes… Il est important de bien comprendre que l’illusion n’est qu’illusion. Ce qui veut dire qu’elle n’existe pas, qu’elle est en nature aussi vide qu’un reflet. Toute action que nous dirigeons sur elle, lui donne du pouvoir, ne fait que renforcer son apparente solidité. Ainsi, le jeu duel est maintenu.
C’est dans l’adhésion naturelle et confiante en la perfection et en l’unité de la Nature, de la Présence, que la libération s’actualise. Elle se dérobe, lorsque s’exerce la moindre lutte, lorsque nous continuons de croire en la moindre de nos histoires, dialogues et “tricotages” avec le mental.
Il est difficile de comprendre que nous n’ayons pas à “faire quelque chose”. Aussi, entendez cette expression “ne pas faire” comme le fait de ne pas nourrir ou servir le rôle. Nous sommes semblables à des comédiens sur la scène de la vie. C’est par la croyance en notre jeu que nous sommes identifiés au personnage et prisonniers du décor. La façon d’y échapper est de ne plus investir et tenir dramatiquement le rôle. Plus directement, c’est Voir et admettre que tout ceci n’est pas vrai. Nous restons libres d’agir et d’occuper avec humour notre place dans le monde évanescent, voyant comme un rappel qu’à la fin de chaque acte, ainsi que chaque soir, le rideau tombe
.