lundi 2 janvier 2012

Lori Ann

Sérieusement, le rire éclate



                                           ©jmm   




Deux jours après que l'illumination ait effacé le moi que je pensais être, mon partenaire, Fergus, éprouva une contrariété dans une relation. Quelque chose que j'avais fait ou pas fait a eu un impact sur son bien-être. J'ai écouté, avec un esprit vide, ses préoccupations, puis j'allais me coucher tôt. Quand il m'a finalement rejointe, à minuit, j'étais profondément endormie depuis deux heures. Il m'a secouée, réveillée, puis me dit: «Nous devons parler, c'est sérieux."

J'ai ri et roulé de l’autre coté, puis une pensée surgit, rien n'est grave, pas même la mort. Je lui ai dit: "Nous parlerons demain matin." Mon cœur léger démissionnant n'a rien fait pour calmer son engagement sans réserve à la gravité. Il alla alors sur le canapé du salon passer une nuit à ruminer sur la façon dont les choses étaient sérieuses. Au matin, il avait décidé que les choses étaient si graves qu'il me quittait.

Je pouvais voir qu'il était en proie au sérieux et que son choix était réactif, je ne répondis pas. Je lui dis alors que ce serait comme il voulait, mais qu’il pouvait peut-être se donner trois jours pour y penser.

Le lendemain, son attaque de gravité calmée, il décida de rester. Mais cependant il ne s’agit pas de l'histoire d'une relation. Il s'agit de la Puissance du Sérieux qui recouvre si clairement la vérité la plus profonde de l'être qui est une qualité inhérente d'enjouement.

En conséquence, je ris beaucoup plus ces jours-ci. Depuis que j'ai atterri sur la place de l'illumination divine dans ce jeu qu'on appelle la vie, je me rends compte que j'ai aussi reçu une carte "sortir de prison." J'ai été libérée de la prison du sérieux, une serrure de haute sécurité mentale qui semble être une peine obligatoire quand le Mental fait son show.

Vous pensez que l'Ego serait plus investi dans la prison de la tristesse, ou de l'incarcération de la colère, ou même de l'isolement de la solitude. Mais du point de vue d’un Éveillé ce qui est observé c'est que le piège le plus répandu est vraiment le sérieux. Parce que vous devez être sérieux pour croire que vous êtes triste, en colère et solitaire. Le Sérieux déploie le monde irréel. Oui “Madame”. Non, Monsieur. Il est bâti dans le tissu de la croissance, où le respect du parent, de l’enseignant ou du prêtre signifie être sérieux. Mourir de rire vous attire la réprobation ou le regard dur des adultes. Le fou rire incontrôlable, selon les paramètres du sérieux, n'était pas sanctionné.

C'est probablement pourquoi Jésus a dit que pour entrer dans le royaume des cieux, il faut devenir comme un petit enfant. Ce n'était pas une invitation à devenir naïf, ignare ou même nécessairement innocent (vous ne pouvez pas devenir ce que vous êtes), mais à se livrer au jeu, au rire et au plaisir. Ceci, pour briser le monopole que le mental sérieux a sur la vie quotidienne.

Nous prenons la vie et notre moi au sérieux parce que nous croyons que notre survie dépend de notre capacité à exercer un contrôle, à faire preuve d'ambition et de conformité au maître. Ces trois priorités du mental ne sont tout simplement pas réalisables si vous riez, jouez et vous amusez.

Quand j'étais enfant, je me souviens d'un de mes vécus les plus effrayants à propos du rire. Je nageais dans la partie profonde de la piscine avec mes sœurs, et soudain, quelque chose me fit rire, et je riais tellement que je ne pouvais plus nager. Je riais et me noyais. il me fallut toute ma volonté pour arrêter de rire suffisamment longtemps pour patauger comme un chien jusqu’au bord de la piscine, en sécurité.

Ceci est en quelque sorte un enseignement. Parce que si vous riez bien fort lors d’un épisode profond de la vie, au milieu de la misère et de la douleur, vous pouvez vous noyer. Vous pourriez sombrer sous l'eau et le mental pourrait simplement y mourir, en plein rire gorgé d'eau. Et puis vous continueriez à rire. Le sérieux  mourrait. Et la reconnaissance de la divinité ludique vous avez toujours été, apparaitrait.

L'enseignant Osho avait beaucoup à dire au sujet de rire et de jouer. Il est même allé jusqu'à prétendre que le mental égoïque nous rend rire-aveugles, ainsi les gens sont daltoniens- simplement incapables de percevoir la vérité vertigineuse de la vie qui est vraiment là, tout le temps. Tout comme une personne daltonienne peut ne pas percevoir, par exemple, le vert, un ego rire-aveugle ne peut pas voir l’inhérente joie absolue, le coté ludique, ridicule et pouffant de rire de l’être.

Je sais, je sais, j'entends vos protestations, la vie est pleine de drames insupportables, d'injustice, de souffrance et de douleur. Et pourtant, quand vous êtes éveillé, il est évident et irréfutable que cela aussi passera. Tout cela est nuages ​​d'orage traversant le ciel bleu de l'être. Mourir de rire est un écho de la vérité la plus profonde de votre être- il y a une légèreté ici, une très belle chanson sur la joie qui aime bien rire, surtout celle qui amène des larmes aux yeux. Le fait même que le Père Noël, l'icône de cette saison de Fêtes est joyeux et pas sérieux, nous dit quelque chose. Nous sommes appelés profondément à la Joyeuse Vérité de l'Être, et nous engager joyeusement dans le rêve est un antidote au Pouvoir du Sérieux. Si vous abandonnez le sérieux en faveur de la gaieté, vous donnez au mental beaucoup moins de misère autour de laquelle s'enrouler.

Ainsi vous choisissez: Votre vie est-elle drôle ou misérable? Est-elle triste ou risible. Pouvez-vous trouver le un noyau de vérité vertigineuse dans la boue de ce qui est faux?

La seule chose que je sais, plus que jamais depuis que je me suis réveillée: Le rire éclate. Et le sérieux s’est noyé au fond de cette piscine du mental le 24 Octobre.

Ho Ho Ho! Joyeuses vacances,

Lori Ann

Page originale traduite par Christine– Vous êtes invités à partager ce texte à condition de respecter son intégralité et d'en citer la source:http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/




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