L’imprévu est certain d’arriver, alors que ce qui est attendu
pourrait ne jamais survenir.
Sri Nisargadatta Maharaj
pourrait ne jamais survenir.
Sri Nisargadatta Maharaj
L’Ashtâvakra est un des textes les plus purs, les plus abrupts qui soit. Il n’est pas une somme de savoirs, une exposition d’érudition qui étouffe l’intuition. Ici, nous ne trouvons que des mots exprimés simplement, sans détour, qui pointent vers Cela qui Est, « vide, silence, pureté, omniprésence ». À accueillir directement dans le cœur, en ce centre d’où émerge le souffle indifférencié et où convergent les énergies manifestées. À l’instar de Ramesh Balsekar qui, lumineux, solide, profond, généreux, et avec une patience inlassable, nous offre de retrouver intuitivement la source qui anime le corps et le mental.
L’Ashtâvakre Gîta est comme une balise qui éclaire notre compréhension et qui s’évanouira à l’instant où… Tous les maîtres des voies radicales répètent qu’un seul élan suffit, un saut sans effort, sans appui, du phénoménal au nouménal, du temporel à l’instant éternel, du pluriel à l’absolu. « Ce n’est que dans le silence dénué d’effort du vide phénoménal (qui est le plein nouménal) que le saut peut se produire », nous dit Ramesh Balsekar. Silence de la transmission, de l’efficience du maître et de l’accueil dans le cœur du disciple. Silence de l’essence en sa plénitude.
Nicole Montinéri
PRÉFACE
L’Ashtâvakra Gîtâ est un texte ancien védantique (antérieur au VIIe siècle)
qui relate les entretiens entre le saint réalisé Ashtâvakra et son disciple, le roi
sage Janaka. Le corps marqué du sceau de l’incapacité par huit déformations
corporelles, Ashtâvakra témoigne que le handicap physique n’entrave pas
notre capacité d’être, qui ne dépend que de la Conscience.
Par-delà le temps et l’espace, ce texte nous touche car il nous parle de l’origine
qui ne peut être divisée, conceptualisée, limitée par des catégories mentales
qui varient selon les époques et les lieux. Il exprime la spontanéité, la simplicité
de celui qui a réalisé que tout ce qui est, est Conscience. Conscience qui
ne peut jamais être expérimentée, faire l’objet d’une perception ou d’une
connaissance.
Ashtâvakra ne prodigue aucun enseignement qui ajouterait de l’illusion à
l’illusion. Nulle explication n’est requise pour le roi Janaka à l’esprit transparent.
Qu’est-ce qui pourrait révéler la Conscience ? Instructions, pratiques, activités
procèdent d’Elle, sont Elle. Un Tout en lequel n’existe aucun moyen d’accès.
Le seul rayonnement suffit pour provoquer l’absorption du disciple dans la
Réalité où baigne le maître.
L’Ashtâvakra est un des textes les plus purs, les plus abrupts qui soit. Il n’est
pas une somme de savoirs, une exposition d’érudition qui étouffe l’intuition.
Ici, nous ne trouvons que des mots exprimés simplement, sans détour, qui
pointent vers Cela qui Est, « vide, silence, pureté, omniprésence ». À accueillir
directement dans le coeur, en ce centre d’où émerge le souffle indifférencié
et où convergent les énergies manifestées. À l’instar de Ramesh Balsekar qui,
lumineux, solide, profond, généreux, et avec une patience inlassable, nous
offre de retrouver intuitivement la source qui anime le corps et le mental.
L’Ashtâvakra Gîtâ est comme une balise qui éclaire notre compréhension et
qui s’évanouira à l’instant où… Tous les maîtres des voies radicales répètent
qu’un seul élan suffit, un saut sans effort, sans appui, du phénoménal au
nouménal, du temporel à l’instant éternel, du pluriel à l’absolu. « Ce n’est
que dans le silence dénué d’effort du vide phénoménal (qui est le plein
nouménal) que le saut peut se produire », nous dit Ramesh Balsekar. Silence
de la transmission, de l’efficience du maître et de l’accueil dans le coeur du
disciple. Silence de l’essence en sa plénitude.
Les maîtres savent bien que là où il n’y a ni pensée, ni mot, ni corps, ni sens, ni
objet, l’enseignement n’a pas de sens. Il n’y a pas de connaisseur, il n’y a donc
rien à connaître. Seule cette indication, « simplement un mouvement dans la
Conscience ». Moins la pensée vibre à ce que les sens perçoivent, plus le mot
se raréfie, le concept s’éteint. Comment dire la Réalité qui a le vide pour fond
et la liberté pour forme ? Reste le silence, qui englobe et pénètre tout, unique
expression possible de soi à Soi.
Janaka auprès d’Ashtâvakra, Ramesh Balsekar auprès de Nisargadatta Maharaj,
se sont mis en situation de recevoir, dans une attitude humble, un état recueilli
d’attention, l’esprit reposant dans sa vacance et laissant surgir puis se résorber
ce qui vient sans rien conceptualiser. L’énergie d’amour qui unit peut dès lors
circuler.
Tout regard duel ayant disparu, le maître transmet de coeur à coeur le souffle
d’énergie cosmique qui brûle les dernières identifications chez le disciple. Celuici
retrouve son universalité, en laquelle seule il a réalité.
Aucun d’entre eux n’est dupe : c’est une même Conscience qui écoute et
questionne en tant que disciple, qui éclaire et répond en tant que maître. Elle
est illumination en Elle-même. La réalisation survient par simple réfléchissement…
Nicole Montinéri.
Nice, 2011
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