Ce livre compagnon sera bénéfique à tous ceux qui ont déjà lu Nouvelle Terre peut-être plus d’une fois et qui ont connu une certaine transformation grâce à sa lecture. L’information de ce livre est en pratique sans importance. En fait, vous ne la lisez pas pour apprendre quelque chose de nouveau mais pour aller plus en profondeur, devenir plus présent et, surtout, pour vous sortir de votre mental.
Je souhaite que vous connaissiez la vraie nature de votre pouvoir spirituel, c’est-à-dire, ce que vous êtes dans votre essence même… Et seul l’esprit peut reconnaître l’esprit.
La pensée n’est qu’un infime aspect de la totalité de la conscience, de la totalité de ce que vous êtes.
Ce qui émerge en ce moment, ce n’est pas un nouveau système de croyances, une nouvelle religion, mythologie ou idéologie spirituelle, puisque nous arrivons au bout non seulement des mythologies, mais également des idéologies et des systèmes de croyances. Le changement se situe au-delà du contenu du mental, au-delà de nos pensées. En fait, au cœur de la nouvelle conscience se trouve la transcendance de la pensée, l’habileté nouvelle- ment trouvée de s’élever au-dessus de la pensée et de réaliser une dimension en soi infiniment plus vaste que la pensée.
Alors, le sens de votre identité ne vient plus de l’in- cessant flot de pensées que vous preniez pour vous dans l’état de l’ancienne conscience. Quelle libération de réa- liser que la «voix dans ma tête» n’est pas ce que je suis!
Mais alors, qui suis-je? Je suis celui qui voit ceci. Je suis celui qui est là avant la pensée. Je suis la présence dans laquelle la pensée, l’émotion ou la perception se produisent.
La cause première du malheur n’est jamais la situation, mais toujours les pensées qui concernent celle-ci.
Soyez donc conscient des pensées qui vous viennent et dissociez-les de la situation qui est toujours neutre, qui est toujours telle qu’elle est. Il y a la situation et il y a mes pensées à son sujet. Au lieu d’inventer des histoires, tenez-vous-en aux faits. Par exemple, si vous dites «Je suis ruiné», c’est une fiction qui vous limite et vous empêche de passer effectivement à l’action. Si vous dites «Il me reste 50 cents dans mon compte en banque», vous énoncez un fait. Affronter les faits redonne tou- jours du pouvoir. Soyez conscient que vos pensées créent dans une large mesure les émotions que vous res- sentez. Établissez le lien entre pensées et émotions. Au lieu d’être vos pensées et vos émotions, soyez la conscience derrière elles.
« Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. » La Bible dit aussi : « Il prend les sages dans leur ruse1 ». Et quelle est la sagesse selon ce monde ? Le mouvement de la pensée et le sens tel que définis exclu- sivement par la pensée.
La pensée isole un événement ou une situation en la qualifiant de bonne ou de mauvaise, comme si elle avait une existence propre. Quand on se fie trop à la pensée, la réalité devient fragmentée et c’est cette fragmentation qui est l’illusion, même si elle semble très réelle quand on en est prisonnier. Et pourtant, l’univers est un tout indivisible dans lequel tout est relié, dans lequel rien n’existe de façon isolée. Ce lien profond d’intercon- nexion entre toutes les choses et les événements sous- entend que les étiquettes mentales de «bien» et de «mal» sont en fin de compte illusoires. Ces étiquettes sont le fait d’une perspective limitée et ne sont vraies que de façon temporaire et relative.
Mais il n’y a pas d’événements aléatoires, pas plus qu’il y a des événements ou des objets existant de façon isolée. Les atomes qui constituent notre corps sont nés il y a très longtemps dans les étoiles et les causes du plus infime événement sont virtuellement infinies et reliées au tout de façon insondable.
Si vous vouliez retrouver la cause d’un événement quelconque, il vous faudrait remonter au début de la création. Le cosmos n’est pas de nature chaotique. En fait, le terme «cosmos» veut dire ordre. Mais il ne s’agit pas d’un ordre que le mental humain peut appréhender, bien qu’il puisse parfois en avoir des aperçus.
Quand nous allons dans une forêt qui n’a pas été tou- chée par l’homme, le mental ne voit que désordre et chaos. Il ne peut même plus faire de distinction entre la vie (le bien) et la mort (le mal) puisque la vie pousse par- tout à partir de matières mortes et pourries. C’est seule- ment lorsque nous sommes suffisamment silencieux intérieurement et que le bruit des pensées s’amenuise que nous devenons conscients de l’harmonie qui est cachée derrière ce chaos, conscients du sacré, de l’ordre supérieur qui fait que tout a exactement sa place et ne pourrait être autrement.
Le mental se sent beaucoup plus à l’aise dans un parc aménagé parce que c’est la pensée qui l’a planifié. Il n’a pas poussé organiquement, tout seul. Il y existe un ordre que le mental peut comprendre, alors que dans la forêt, il y a un ordre insaisissable, que le mental qualifie de chaos. Ce dernier se situe au-delà des catégories de bien et de mal du mental. Vous ne pouvez le comprendre par la pensée, mais vous pouvez le sentir quand vous renon- cez à la pensée, quand vous devenez quiet et vigilant et que vous n’essayez plus de comprendre ni d’expliquer. C’est seulement à ce moment-là que vous pouvez deve- nir conscient de l’aspect sacré de la forêt. Dès l’instant où vous sentez cette harmonie cachée, cet aspect sacré, vous réalisez que vous n’en êtes pas séparé. Et quand vous réalisez cela, vous participez consciemment à ce sacré. C’est le propre de la nature que de vous remettre en syntonie avec la totalité de la vie.
Pour la majorité des gens, la réalité est ceci : dès qu’ils perçoivent une chose, ils la nomment, l’interprètent, la comparent à une autre, l’aiment, ne l’aiment pas, la qua- lifient de bonne ou de mauvaise par l’intermédiaire de l’ego. Ces gens sont prisonniers des formes-pensées, de la conscience des objets.
Vous ne pouvez pas vous éveiller spirituellement à moins d’arrêter d’attribuer compulsivement et incons- ciemment des noms à tout, ou à tout le moins de devenir conscient que vous le faites et ainsi de pouvoir l’observer quand vous le faites. C’est grâce à cette constante attri- bution de noms que l’ego se maintient en tant que men- tal non conscientisé. Chaque fois que cette activité cesse, et même quand vous en devenez juste conscient, l’espace intérieur apparaît et le mental ne vous possède plus.
Choisissez un objet qui se trouve près de vous (un stylo, une chaise, une plante) et explorez-le visuellement. Regardez-le avec grand intérêt, presque avec de la curio- sité. Évitez de choisir tout objet ayant une forte conno- tation personnelle et qui vous rappelle le passé (où vous l’avez acheté, qui vous en a fait cadeau, etc.). Évitez éga- lement de choisir un objet avec de l’écriture, entre autres, un livre ou une bouteille. Cela viendrait stimuler vos pensées. Sans vous forcer mais tout en étant détendu et vigilant, accordez votre attention totale à l’objet en question, à chacun de ses détails. Si des pensées survien- nent, ne vous laissez pas prendre par elles. Ce ne sont pas les pensées qui vous intéressent ici, mais l’acte de percevoir comme tel. Réussissez-vous à percevoir sans penser ? Réussissez-vous à regarder sans que la voix dans votre tête y aille de ses commentaires, tire des conclu- sions, compare ou essaie de comprendre quelque chose ? Après deux ou trois minutes, laissez votre regard errer dans toute la pièce ou dans l’endroit où vous êtes, votre attention vigilante venant éclairer tout ce sur quoi elle s’attarde.
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