Unmani Liza Hyde : Détente dans le non-savoir
Unmani Liza Hyde est l’auteur d’une autobiographie de son éveil
intitulé “Je suis la vie même, Le paradoxe absolu du Rien en tant que
Tout” (Charles Antoni L’Originel, collection Non-Dualité, 2007).
A cause de mon pied cassé, j’ai passé la plus grande partie du mois suivant, alitée à contempler le plafond. Je me sentais tellement perdue et à bout de force. La souffrance physique et émotionnelle était insupportable. « Ce n’est pas possible ! Je ne peux pas continuer ainsi. Cela ne peut pas être tout ce qui est ! »
Environ un an plus tôt, j’avais entendu parler d’une femme qui abordait le sujet de « l’Eveil ». La première fois que j’avais entendu ce terme « Eveil », je n’avais aucune idée de ce qu’il signifiait et n’étais pas vraiment intéressée de le savoir. Cela semblait être encore une autre expérience spirituelle, un nouvel objectif à atteindre. Je savais déjà que ces objectifs spirituels n’avaient rien à voir avec la complétude de la réalisation. Mais quand j’en ai entendu davantage sur ce que cette femme disait, je devins terrifiée à l’idée d’aller la voir, car je réalisais bien que d’une certaine façon, c’était la fin.
Condamné au lit avec mon pied cassé, je commençais à l’envisager. Tout en étant terrifiée, je savais aussi que je ne pouvais pas continuer de la sorte. Je me sentais assez suicidaire. La vie ne valait pas la peine d’être vécue. Tout ce que je voulais c’était atténuer ma peine, dormir ou mourir. Je suis donc allée la voir.
Alors même qu’elle parlait, je luttais contre tout ce qu’elle disait. J’essayais de tout organiser. J’essayais de comprendre et de relier ce qu’elle disait avec ce que je pensais connaître. Les pensées tournoyaient et travaillaient très dur pour trouver la solution.
C’est à ce moment-là, qu’il y eu soudain une reconnaissance de ce que je suis. Maintenant c’est vu comme ce qu’on appelle « l’Eveil ». Je ne peux pas dire que c’était quelque chose de vraiment spécial car il n’y avait rien, ni personne pour la décrire. Après ce non-événement, les pensées ont essayé de rapporter, d’expliquer que c’était arrivé à cause de ceci ou cela. Mais en fait c’était arrivé, tout simplement ! Ou plus précisément rien n’était arrivé. C’était en fait, la reconnaissance du caractère tout à fait ordinaire du non-savoir, mais avec elle, il y avait une relaxation et un tel soulagement par opposition au désespoir de la recherche. Il était évident que ce qui était montré, était vraiment ce que je suis. Je l’avais toujours su, mais je m’étais tellement habituée à ne pas le voir, car c’est toujours là, en arrière-plan du jeu de la vie. Je m’étais tellement habituée à ce que les gens fassent semblant et parlent de tout ce qui apparaît dans le jeu, que je n’avais jamais compris que le jeu pouvait être utilisé pour exprimer cela même, qui connaît le jeu. Une fois « vu », ce n’était plus que rires. « Regardez, nous ne faisons que faire semblant. Ha ! Ha ! » C’est ce qu’on appelle « l’Eveil ». En fait on aurait pu presque dire qu’il y avait fusion avec ce qui était déjà connu, mais seulement négligé. Il y eut des larmes de gratitude envers la Vie. Enfin, enfin trouvé. Enfin reflété dans l’apparence. Enfin le voile pouvait tomber, il n’y avait que la détente dans le non-savoir.
Unmani Liza Hyde, Je suis la vie même, Le paradoxe absolu du Rien en tant que Tout, Charles Antoni L’Originel, collection Non-Dualité, 2007, pp. 15-17.
source: 3ème Millénaire
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